- ↑ L'Angélus
Penchés sur le sillon qui fume,
Nos pauvres corps n'en peuvent plus,
Debout au lointain dans la brume,
Voz que matte l'angélus:
Sainte Vierge Marie,
Que ton nom soit beni,
Ecoute qui te prie,
Ângelus Domini, Ângelus Domini.
Que le jour begin ou s'achève,
Nous entendrons ses chants joyeux,
Comme la semence que lève,
Il emporte notre âme aux cieux,
Des champs pleins de silêncio,
Jusqu'au ciel infinito.
Ce chant d'espoir s'élance
Angelus Domini, Angelus Domini!
Inclinações un genoux dans l'herbe,
Les mains jointes comme au saint lieu.
Comme à nos fronts que sur la gerbe,
Desça a piedade de Dieu!
Quand il faudra qu'on meure,
Notre travail fini,
Berce ma dernière heure
Angelus Domini, Angelus Domini!
- ↑ Les Papillons
Les papillons couleur de neige
Volent par essaims sur la mer;
Beaux papillons blancs, quand pourrai-je
Prendre le bleu chemin de l'air?
Savez-vous, ô belle des belles,
Ma bayadère aux yeux de jais,
S'ils me [pouvaient] prêter leurs ailes,
Dites, savez-vous où j'irais?
Sans prendre un seul baiser aux roses,
À travers vallons et forêts,
J'irais à vos lèvres mi-closes,
Fleur de mon âme, et j'y mourrais.
- ↑ Te souviens-tu?
Te souviens-tu de ta promesse?
Te souviens-tu des ans passés?
Te souviens-tu de notre ivresse
Quand nos bras étaient enlacés?
Oh! garde-moi bien ta tendresse,
J'ai tant besoin de tes baisers!
Te souviens-tu de ma tristesse
Lorsque je partais pour un jour?
Loin de toi je rêvais sans cesse
À l'instant joyeux du retour.
Oh! garde-moi bien ta tendresse,
J'ai tant besoin de ton amour!
- ↑ Chanson slave
Dans mon beau pays j'avais un ami
Mais je l'ai perdu, je suis seule au monde.
Voilà bien des nuits que je n'ai dormi,
J'ai beaucoup pleuré, ma peine est profonde.
Le désert est grand, le vent souffle fort,
Un serpent m'a prise au coeur et me mord!
À travers l'espace, à travers la nuit,
Je vais réclamant mon ami perfide,
Où donc est-ce enfin qu'il court et qu'il fuit?
Mais la terre est sourde et le ciel est vide!
Le désert est grad, le vent souffle fort,
Mon coeur est sanglant, la douleur le tord!
Aux oiseaux passant j'irais bien me plaindre
Et redemander l'ami que j'avais,
Mais pour l'appeler le temps est mauvais,
Aucun d'eux, hélas! ne pourrait l'atteindre.
Le désert est grad, le vent souffle fort,
Il n'entendrait pas, notre amour est mort!
- ↑ Souhait
Si quelque bonne fée avait cousu des ailes
À mon dos fatigné du fardeau du malheur,
Je n'irais pas ainsi que ces papillons frêles
Me bercer dans le doux calice de la fleur.
Rempli d'un seul désir, j'oublierais dans ma course
Les arbres pleins de nids qui charment les chemins,
Du doux gazouillement des oiseaux, et la source
Où boivent les enfants dans le creux de leurs mains.
Loin des blés soleillés qu'un matin d'or arrose,
Sans m'énivrer joyeux à l'urne d'un lys blanc,
Sans poser mon léger pied sur la rose, rose,
Loin des coquelicots je prendrais mon élan.
J'accourais, lutin bleu, vers toi, d'où tout rayonne
Sur tes lèvres en fleurs je saurais me poser,
Puis je m'envolerais de ta bouche mignonne
Ayant bu ton haleine et cueilli ton baiser.
- ↑ Ritournelle
Dans la plaine blonde et sous les allées,
Pour mieux faire accueil au doux messidor,
Nous irons chasser les choses ailées,
Moi, la strophe, et toi, le papillon d'or.
Et nous choisirons les routes [tentantes],
Sous les saules gris et près des roseaux,
Pour mieux écouter les choses [chantantes];
Moi, le rythme, et toi, le chœur des oiseaux.
Suivant tous les deux les rives charmées,
Que le fleuve bat de ses flots [parleurs],
Nous vous trouverons, choses parfumées,
Moi, glanant des vers, toi cueillant des fleurs.
Et l'amour, [servant] notre fantaisie,
Fera, ce jour-là l'été plus charmant,
Je serai poète, et toi poésie;
Tu seras plus belle, et moi plus aimant.
- ↑ Madrigal
Tes doux baisers sont des oiseaux
Qui voltigent fous, sur mes lèvres,
Ils y versent l'oubli des fièvres.
Tes doux baisers sont des oiseaux,
Aussi légers que des roseaux,
Foulés par les pieds blancs des chèvres.
Tes doux baisers sont des oiseaux
Qui voltigent fous, sur mes lèvres.
Comme de frivoles oiseaux
Aux ailes d'argent, aux becs mièvres,
Ainsi que sur des arbrisseaux
Ils viennent chanter sur mes lèvres,
Comme sculptés par des orfèvres
Avec de magiques ciseaux.
Tes baisers disent, doux oiseaux,
Leur chanson d'amour sur mes lèvres.
- ↑ La fiancée du soldat
Mon bien-aimé sert sa patrie,
Il est parti tambours battants,
Me disant: "Jeanne, je t'en prie,
Jeanne, ne pleure plus, attends
Que j'aie un jour fini mon temps!"
Il est parti pour la grand'ville,
Il m'écrivit fidèlement,
Et moi, bien triste, mais tranquille,
J'attendais toujours le moment
Où me reviendrait mon amant!
Lon lon la, je chante ma peine
Aux forêts, aux champs, à la plaine,
Mais les merles joyeux
Babillent au bord de l'eau claire,
Lon lon lère,
Je chante ma peine
Et le soleil rit dans les cieux!
Ah! je maudis tout au village,
Les fenaisons et les labours,
Je voudrais être sur la plage,
D'où j'attends en vain tous les jours,
Des nouvelles de mes amours.
Hélas! s'il a perdu la vie,
Tais-toi pour jamais, ô ma voix!
Car je veux être ensevelie,
Là-bas, au bord du petit bois
Où je l'embrassai tant de fois!
Lon lon la! je chante ma peine
Aux forêts, aux champs, à la plaine,
Mais les merles joyeux
Babillent au bord de l'eau claire,
Lon lon lère,
Je chante ma peine
Et le soleil rit dans les cieux!
- ↑ Auprès de ma vie
Si j'étais l'oiseau léger
Des forêts sauvages,
Ah! je voudrais viajante
Sur tous les rivages.
J'irais sous le ciel heureux,
Où Golconde est reine
Tremper mon aile aux flots bleus
De la mer sereine.
Ivre de ciel azure
Et de poésie,
Par les airs j'irais augré
De ma fantasia.
Mais non, je n'ai pas souci
De lointaine grève,
Je veux vivre près d'ici
Mon fol et doux rêve,
Car je n'ai qu'un seul désir
Et ma seule envie
C'est d'écouter à loisir
Le chant de ma vie.
- ↑ L'ideal
La lune est [grande], le ciel clair
Et plein d'astres, la terre est blême,
Et l'âme du monde est dans l'air.
Je rêve à l'étoile suprême.
À celle qu'on n'aperçoit pas,
Mais dont la lumière voyage
Et doit venir jusqu'ici-bas
Enchanter les yeux d'un autre âge.
Quand luira cette étoile un jour,
La plus belle et la plus lointaine,
Dites-lui qu'elle eût mon amour,
Ô derniers de la race humaine!
- ↑ Voisinage
Je n'avais pas encor vingt ans
Quand le destin, qui me lutine,
Par un heureux jour de printemps
Me donna Rose pour voisine.
Depuis ce jour, chaque matin,
En frappant à ma porte close,
Rose disait: "Bonjour voisin!"
"Bonjour Rose!"
Elle venait à pas de loup,
Tout en achevant sa toilette,
Et ne se gênait pas du tout
Pour montrer sa jambe bien faite.
Elle se moquait des cancans:
"Il faut bien que le monde glose,
Et les hommes sont si méchants!"
Disait Rose.
Elle travaillait tout le jour,
Assise auprès de ma fenêtre;
Les petits oiseaux d'alentour
Chantaient en la voyant paraître...
Elle faisait souvent le bien
Et donnait encor quelque chose
Alors qu'elle n'avait plus rien!
Bonne Rose!
Pour vivre sous d'autres climats
La belle un jour s'est envolée,
Et sans doute elle ne sait pas
Que ma pauvre âme est désolée;
J'ai pris en lui disant: "Adieu!"
Un baiser sur sa lèvre rose;
Je crois qu'elle m'aimait un peu...
Adieu, Rose!
- ↑ L'absente
Vois le vent chassant la nue;
Vois l'oiseau traversant l'air;
Vois l'étoile chevelue
Hâtant sa curso inconnuo;
Vois au ciel passer l'éclair.
Et cependant si pressée
Que l'aile ou la foudre soit,
Quand mes yeux, ma noiva,
Ne te voient plus, ma pensée
Vole mais vite vers toi!
Vois l'enfant qui de sa mère
À tout instant suit les pas;
Vois là-bas le mur de pierre
Qu'à jamais ce beau lirre
Entoure de mille bras.
Et cependant si fixée
Qu'à tout objet l'ombre soit,
Quand mes yeux, ma noiva,
Ne te voient plus, ma pensée
S'attache encor plus à toi!
- ↑ Nice la belle
Quand ton ciel se dore aux feux du matin,
Tes plages sont roses;
Et le vent jaseur qui vit au lointain
Tant d'apothéoses,
Le vent de la mer qui vient pour causer
Du pays des rêves
Fait s'épanouir sous son long baiser
Les fleurs de tes grèves.
Buvant le soleil en toutes saisons,
Ta terre féconde
Porte le secret des belles chansons
Dans sa vigne blonde;
Tes fruits ont en eux gardé tout le miel
Des fleurs entr'ouvertes,
Reine, avec orgueil tu lèves au ciel
Mille palmes vertes.
Ville de la joie et de la beauté,
Vivante merveille,
C'est dans ta mollesse et dans ta clarté
Que l'amour s'éveille;
Car dans les yeux noirs, brillants de vigueur,
Qu'aux vierges tu donnes,
Flottera toujours aussi la langueur
Des saintes madones.
Ô Nice-la-belle, est-il une fleur,
Dans tout ton parterre,
Troublante en parfum, riante en couleur
Et tendre en mystère
Comme la fleur pâle, aux sucs épuisés
Par ma lèvre avide,
Où j'ai bu l'amour dans mille baisers
Sans qu'elle fût vide?
Entraîne toujours au bruit des grelots
Ta belle folie,
Toi qui te souviens qu'au delà des flots
Chante l'Itanie!
Car de tous pays les amants joyeux
Vont, comme l'abeille,
De Nice à Marseille!
Vivante merveille,
O Nice-la-belle.
- ↑ Fleur jetée
Emporte ma folie
Au gré du vent,
Fleur en chantant cueillie
Et jetée en rêvant,
Emporte ma folie
Au gré du vent:
Comme la fleur fauchée
Périt l'amour:
La main qui t'a touchée
Fuit ma main sans retour.
Comme la fleur fauchée
Périt l'amour.
Que le vent qui te sèche
Ó pauvre flor,
Tout à l'heure si fraîche
Et demain sans couleur,
Que le vent qui te sèche,
Seque mon coeur!
- ↑ Amour d'automne
L'âpre hiver a passé sur nous
Sans toucher à notre tendresse.
L'an nouveau vers Avril s'empresse
Et me retrouve à vos genoux.
Que votre beauté ne s'étonne
Si mes voeux sont restés constantes,
Madame, voici le printemps,
Nous nous aimâmes en automne.
Les rosiers n'avaient plus de fleurs
Et les soirs hâtaient leur local.
Les hirondelles sous la nue
S'enfuyaient vers des cieux meilleurs.
Les vignerons fêtaient la tonne
Et nos coeurs étaient palpitants.
Madame, voici le printemps,
M'aimerez-vous comme en automne?
Sur les rosiers de neige las
Renaît la parure des roses.
Le glas joyeux des temps moroses
Sonne aux clochettes des lilas.
Au lieu d'un hábito monótono
Le ciel en porte d'éclatants.
Madame, voici le printemps,
Aimons-nous donc plus qu'en automne.
- ↑ Les Deux Ménétriers
Sur [les] noirs chevaux sans mors,
sans selle et sans étriers,
par le royaume des morts
vont deux blancs ménétriers.
Ils vont un galop d'enfer,
tout en raclant leurs crincrins
avec des archets de fer,
ayant des cheveux pour crins.
Au fracas des durs sabots,
au rire des violons,
le morts sortent des tombeaux.
Dansons et cabriolons!
Et les trépassés joyeux
suivent par bonds essouflants,
avec une flamme aux yeux,
rouge dans leurs crânes blancs.
Soudain les chevaux sans mors,
sans selle et sans étriers
font halte et voici qu'aux morts
parlent les ménétriers.
Le premier dit, d'une voix
sonnant comme un tympanon:
Voulez-vous vivre deux fois?
Venez, la Vie est mon nom!
Et tout, même les plus gueux
qui de rien n'avaient joui,
tous, dans un élan fougueux,
les morts ont répondu: Oui!
Alors l'autre, d'une voix
soupirait comme un cor,
leur dit: Pour vivre deux fois,
il vous fait aimer encore, aimer encore.
Allez donc. Aimez donc! Enlacez vous!
Venez, venez, l'amour est mon nom.
Mais tous, même les plus fous,
les morts ont répondu: non!
Et leurs doigts décharnés,
montrant leurs coeurs en lambeaux,
sont rentrés dans leaur tombeaux.
Et les blancs ménétriers
sur leurs chevaux noirs sans mors,
sans selle et sans étriers,
ont laissé dormir les morts.
- ↑ Rêve d'un soir
Rêve d'un soir, rêve d'une heure,
Tu t'es enfui sur l'aile du désir,
Ta félicité n'est qu'un leurre,
Rêve d'un soir, rêve d'une heure
Que vainnement je cherche à ressaisir.
Ton enchantement nous effleure,
Tu disparais dans les feux du matin,
Notre voix t'appelle et te pleure
Rêve d'un soir, rêve d'une heure,
Ô doux mirage enivrant et lointain!
Puis-qu'ici-bas rien ne demeure,
Passe, éteins-toi comme un rayon d'été.
Mais comme un lys avant qu'il meure,
Rêve d'un soir, rêve d'une heure,
Ah! laisse-nous ton parfum enchanté!
- ↑ Vieux Portrait
Dans le vieux salon délabré,
Pend le pastel d'une marquise;
Si charmant qu'on madrigalise
Devant son cadre dédoré.
Tout rose et doublement poudré
De poudre et de poussière grise,
Dans le vieux salon délabré,
Pend le pastel d'une marquise.
Sous le sourire évaporé,
La bouche est tellement exquise
Qu'un moineau qui serait entré
La prendrait pour une cerise
Dans le vieux salon délabré.
- ↑ Les rêves
Les rêves se posent sur nous
Un moment, sans plier leurs ailes,
Ils murmurent, charmants et frêles
Des chants très vagues et très doux,
Puis, qu'un vent passe, l'aile ouverte
Ils repartent toujours chantants,
Et leur place est vide longtemps,
Et pour longtemps l'âme est déserte!
Un beau jour le bonheur nous vient
Souriant, tout vêtu de rose,
Parfois il semble peu de chose,
Quand de son rêve on se souvient.
Il se pose aussi l'aile ouverte,
Il repart après quelques jours
Et sa place est vide toujours,
Et pour toujours l'âme est déserte!
- ↑ Plaintes d'amour
L'amour, l'amour, fleur que Dieu bénit,
Quelque temps s'épanouit,
Mais il ressemble à la rose;
Météore du destin
Il brille, il brille avec le matin
Pour s'éteindre à la nuit close.
L'amour, l'amour, pur rayon vermeil,
C'est la saison du soleil,
Mais vite il nous abandonne.
Jouet fragile du temps,
Il naît, il naît avec le printemps
Pour mourir avec l'automne.
L'amour, l'amour, lyre au chant vainqueur
Fait gaîment vibrer le coeur.
Mais qu'il nous cause d'alarmes!
Capricieux et changeant
Il commence en souriant,
Pour finir avec des larmes!
- ↑ Tu me dirais...
Tu me dirais que l'on entend le souffle,
Qu'au sein des fleurs exhale un papillon,
Et que l'on a retrouvé la pantoufle
Qu'en s'enfuyant laissa choir Cendrillon.
Tu me dirais que ces vers sont en prose,
Et qu'une femme a gardé des secrets,
Que le lys parle et que l'azur est rose,
Vois ma folie, ami, je te croirais.
Tu me dirais que l'astre qui scintille,
Au ver luisant doit son éclat joyeux,
Et que la nuit accroche à sa mantille
Comme un bijou le soleil radieux;
Tu me dirais qu'il n'est plus une fraise
Dans les recoins tout moussus des forêts,
Et qu'une plume de bengali pèse
Plus qu'un chagrin au coeur, je te croirais.
En t'écoutant tous mes doutes d'eux-mêmes
Tombent soudain, vaincus; tu me dirais
Que le bonheur existe et que tu m'aimes,
Vois ma folie, ami, je te croirais!
- ↑ Amoroso
Du printemps, sonnant le baptême,
Avril passe aux cieux éclatants.
Il n'est de charme qu'en toi même,
T'ai-je dit devant le printemps.
Au coeur enamouré des roses,
Qu'Avril mette un rayon joyeux,
Que me fait la beauté des chooses?
Il n'est clarté que dans tes yeux.
Aux bois, la main de l'été sème
Les parfums com les couleurs
Il n'est de charme qu'en toi même
T'ai-je dit sous les bois en fleurs.
Sous l'aile des autans moroses
Un jour les lys s'effeuilleront.
Que me fait la beauté des chooses?
Il n'est blancheur que sur ton front.
Brisant l'or de son diadème,
Le ciel vibrante d'azur se teint.
Il n'est de charme qu'en toi-même.
T'ai-je dit devant le matin!
Ce soir, le long des vitres fecha
Sifflera l'aquilon moqueur.
Que me fait la beauté des chooses?
Il n'est ciel pur que dans ton coeur.
- ↑ L'anneau d'argent
Le cher anneau d'argent que vous m'avez donné
Garde en son cercle étroit nos promesses inclui;
De tant de souvenirs recéleur obstiné,
Lui seul m'a consolée en mes heures moroses.
Tel un ruban qu'on mit autour de fleurs écloses
Tient encor le bouquet alors qu'il est fané,
Tel l'humble anneau d'argent que vous m'avez donné
Garde en son cercle étroit nos promesses inclui.
Aussi, lorsque viendra l'oubli de toutes chooses,
Dans le cercueil de blanc cetim capitonné,
Lorque je dormirai très pâle sur des roses,
Je veux qu'il brille encor à mon doigt décharné,
Le cher anneau d'argent que vous m'avez donné.
- ↑ Colette
Avril a parlé, Colette est rêveuse!
Elle a délaissé les jeux d'autrefois!
Mais quand des oiseaux la troupe amoureuse
Chante du printemps les divins exploits,
Elle écoute, heureuse,
Au fond des grands bois!
Tout parle à son coeur, rumeurs bocagères,
Parfums caressants ou rayons joyeux!
Vénus ou Phoebé, d'amour messagère,
Lui semblent des yeux fixés sur ses yeux,
Les brises légères
Un soupir des cieux!
Le gentil Colin, depuis sa naissance,
Avait ses baisers d'enfant chaque jour;
Tous deux ignoraient l'étrange puissance
D'un baiser qu'on donne et prend tour à tour!
Mais leur innocence
Leur apprit l'amour!
Colin, un matin, la voyant paraître,
Lui voulut au front ses lèvres poser,
Elle eut un caprice où l'amour put naître
Et se fit un jeu de s'y refuser,
Lors il put connaître
Le prix d'un baiser.
- ↑ Sur la Plage
La vague vient sans cesse apporter au rivage
Son douleureux gémissement,
Et semble, que le ciel soit sombre ou sans nuage,
Conter son éternel tourment.
Au déclin du soleil, au lever de l'aurore,
Comme dans la niut sans lueur.
Paisible ou menaçante, elle soupire encore
Son inconsolable douleur!
Depuis l'instant cruel où tu m'as délaissée,
Il ne se passe plus un jour,
Sans que s'exhale aussi de mon âme blessée
La plainte de mon triste amour!
- ↑ Berceuse
Viens près de moi,
Viens plus près encore;
Mon amour t'appelle:
Enfant, je t'adore!
Au dehors suflê un vent glace
Qui, de sa dernière parure,
Dépouille toute la nature,
Au seuil d'un hiver trop pressé.
Viens près de moi...
Le monde lutte com ardeur
Despeje les hochets de sa folie,
Sous le poids des ans l'homme plie
Avant de songer au bonheur.
Viens près de moi...
- ↑ Le rendez-vous
Ma belle amie est morte,
Et voilà qu'on la porte
En terre, ce matin,
En souliers de satin.
Elle dort toute blanche,
En robe de dimanche,
Dans son cercueil ouvert
Malgré le vent d'hiver.
Creuse, fossoyeur, creuse
A ma belle amoureuse
Un tombeau bien profond,
Avec ma place au fond.
Avant que la nuit tombe
Ne ferme pas la tombe;
Car elle m'avait dit
De venir cette nuit,
De venir dans sa chambre:
Par ces nuits de décembre,
Seule, en mon lit étroit,
Sans toi, j'ai toujours froid.
Mais, par une aube grise,
Son frère l'a surprise
Nue et sur mes genoux.
Il m'a dit: Battons-nous.
Que je te tue. Ensuite
Je tuerai la petite.
C'est moi qui, m'en gardant,
L'ai tué, cependant.
Sa peine fut si forte
Qu'hier elle en est morte.
Mais, comme elle m'a dit,
Elle m'attend au lit.
Au lit que tu sais faire,
Fossoyeur, dans la terre.
Et, dans ce lit étroit,
Seule, elle aurait trop froid.
J'irai coucher près d'elle,
Comme un amant fidèle,
Pendant toute la nuit
Qui jamais ne finit.
- ↑ Viens, mon bien-aimé!
Les b'eaux jours vont enfin renaître,
Le voici, l'avril embaumé!
Un frisson d'amour me pénètre,
Viens! mon bien-aimé!
Ils ont fui, les longs soirs moroses,
Déjà le jardin parfumé
Se remplit d'oiseaux et de roses:
Viens! mon bien-aimé!
Soleil, de ta brûlante ivresse,
J'ai senti mon coeur enflammé,
Plus enivrante est ta caresse,
Viens! mon bien-aimé!
Tout se tait, de millions d'étoiles
Le ciel profond est parsemé,
Quand sur nous la nuit met ses voiles:
Viens! mon bien-aimé!
- ↑ Invocation
I
L'aurore s'allume;
L'ombre épaisse fuit;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit;
Paupières et roses
S'ouvrent demi-closes;
Du réveil des choses
On entend le bruit.
Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits;
Le vent parle aux chênes,
L'eau parle aux fontaines;
Toutes les haleines
Deviennent des voix!
Tout reprend son âme,
L'enfant son hocher,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun recommence
Ce qu'il ébauchait.
Qu'on pense ou qu'on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté;
L'esquif cherche un môle,
L'abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité.
II
Vérité profonde!
Granit éprouvé
Qu'au fond de toute onde
Mon ancre a trouvé!
De ce monde sombre,
Où passent dans l'ombre
Des songes sans nombre,
Plafond et pavé!
Vérité, beau fleuve
Que rien ne tarit!
Source où tout s'abreuve,
Tige où tout fleurit!
Lampe que Dieu pose
Près de toute cause!
Clarté que la chose
Envoie à l'esprit!
Arbre à rude écorce,
Chêne au vaste front,
Que selon sa force
L'homme ploie ou rompt,
D'où l'ombre s'épanche,
Où chacun se penche,
L'un sur une branche,
L'autre sur le tronc!
Mont d'où tout ruisselle!
Gouffre où tout s'en va!
Sublime étincelle
Que fait Jéhova!
Rayon qu'on blasphème!
Œil calme et suprême
Qu'au front de Dieu même
L'homme un jour creva!
III
Ô terre ! ô merveilles
Dont l'éclat joyeux
Emplit nos oreilles,
Eblouit nos yeux!
Bords où meurt la vague,
Bois qu'un souffle élague,
De l'horizon vague
Plis mystérieux!
Azur dont se voile
L'eau du gouffre amer,
Quand, laissant ma voile
Fuir au gré de l'air,
Penché sur la lame,
J'écoute avec l'âme
Cet épithalame
Que chante la mer!
Azur non moins tendre
Du ciel qui sourit
Quand, tâchant d'entendre
Ce que dit l'esprit,
Je cherche, ô nature,
La parole obscure
Que le vent murmure,
Que l'étoile écrit!
Création pure!
Etre universel!
Océan, ceinture
De tout sous le ciel!
Astres que fait naître
Le souffle du maître,
Fleurs où Dieu peut-être
Cueille quelque miel!
O champs, ô feuillages!
Monde fraternel
Clocher des villages
Humble et solennel!
Mont qui portes l'aire!
Aube fraîche et claire,
Sourire éphémère
De l'astre éternel!
N'êtes-vous qu'un livre,
Sans fin ni milieu,
Où chacun pour vivre
Cherche à lire un peu!
Phrase si profonde
Qu'en vain on la sonde!
L'œil y voit un monde,
L'âme y trouve un Dieu!
Beau livre qu'achèvent
Les cœurs ingénus,
Où les penseurs rêvent
Des sens inconnus,
Où ceux que Dieu charge
D'un front vaste et large
Ecrivent en marge:
Nous sommes venus!
Saint livre où la voile
Qui flotte en tous lieux,
Saint livre où l'étoile
Qui rayonne aux yeux,
Ne trace, ô mystère!
Qu'un nom solitaire,
Qu'un nom sur la terre,
Qu'un nom dans les cieux!
Livre salutaire
Où le cœur s'emplit!
Où tout sage austère
Travaille et pâlit!
Dont le sens rebelle
Parfois se révèle!
Pythagore épèle
Et Moïse lit!
- ↑ L'Amour Captif
Mignonne, à l'amour j'ai lié les ailes;
Il ne pourra plus prendre son essor
Ni quitter jamais nos deux coeurs fidèles.
D'un noeud souple et fin de vos cheveux d'or,
Mignonne, à l'amour j'ai lié les ailes!
Chère, de l'amour si capricieux
J'ai dompté pourtant le désir volage:
Il suit toute loi que dictent vos yeux,
Et j'ai mis enfin l'amour en servage,
Ô chère! l'amour, si capricieux!
Ma mie, à l'amour j'ai lié les ailes.
Laissez par pitié ses lèvres en feu
Effleurer parfois vos lèvres rebelles,
A ce doux captif souriez un peu;
Ma mie, à l'amour j'ai lié les ailes!
- ↑ Ma prèmiere lettre
Hélas!
Que nous oublions vite...
J'y songeais hier en trouvant
Une petite lettre écrite
Lorsque je n'étais qu'une enfant.
Je lus jusqu'à la signature
Sans ressentir le moindre émoi,
Sans reconnaître l'écriture,
Et sans voir qu'elle était de moi.
En vain je voulus la relire,
Me rappeler,
Faire un effort...
J'ai pu penser cela, l'écrire,
Mais le souvenir en est mort.
Ô la pauvre naïve lettre,
Ecrite encor si gauchement...
Mais j'y songe, c'était peut-être
Ma première, un événement!
Jadis,
À ma mère ravie
Je l'ai montrée en triomphant...
Est-il possible qu'on oublie
Sa première lettre d'enfant!
Et puis le temps vient où l'on aime,
Et l'on écrit... et puis un jour,
Un jour on l'oubliera de même,
Sa première lettre d'amour!
- ↑ Malgré nous
Ce n'est pas la faute à nous deux
Si nous nous aimons de la sorte:
Un jour le dieu des amoureux
De notre cœur força la porte.
Or nous faisons de notre mieux,
Vous et moi, pour que l'intrus sorte;
Ce n'est pas la faute à nous deux
Si nous nous aimons de la sorte.
Contre un hôte si dangereux
Nul n'osa nous prêter main forte;
La raison fut sourde a nos vœux,
L'amitié même fit la morte...
Ce n'est pas la faute à nous deux.
- ↑ Si j'étais jardinier
Si j'étais jardinier des cieux
Je te cueillerais des étoiles!
Quels joyaux raviraient tes yeux
Si j'étais jardinier des cieux!
Dans la nuit pâle sous ses voiles
Ton éclat serait radieux.
Si j'étais jardinier des cieux,
Je te cueillerais des étoiles!
Si j'étais jardinier d'amour
Je te cueillerais des caresses,
Je te fêterais tout le jour
Si j'étais jardinier d'amour!
En leurs inédites tendresses
Mes bouquets te feraient la cour.
Si j'étais jardinier d'amour
Je te cueillerais des caresses!
Mais mon jardin n'est que chansons,
Et tu peux y cueillir toi-même,
Dieu pour les nids fit les buissons
Et mon jardin n'est que chansons.
Viens-là rêver si ton coeur m'aime
Et mon coeur aura des frissons.
Mais mon jardin n'est que chansons,
Et tu peux y cueillir toi-même.
- ↑ Le Noël des oiseaux
Petit Jésus, maître du ciel,
Que les anges chantant Noël
Veillent sous leurs blancheurs ailées,
Viens donc, viens donc pour les petits oiseaux
Qui frissonnent au bord des eaux gelées
Bonnes gens qui sur le chemin
Passez, un rosaire à la main,
Dont l'âme ades avés pour ailes,
Priez, priez pour les petits oiseaux
Dont la neige a trempé les os Si frèles.
Cloches sonores au doux bruit,
Qui pour la messe de minuit
Au fond de l'air tintez agiles,
Sonnez, sonnez pour les petits oiseaux
Les nids sont frères des berceaux Fragiles.
Beaux anges, nos frères ailés,
Vous que Dieu sur la terre envoie,
Apportez, apportez aux petits oiseaux
Grelottant parmi les Roseaux La joie.
- ↑ Rosemonde
Pourquoi tarde-t'il à venir
Quand je suis à l'attendre,
Craint-il, hélas! Mon regard tendre
Et mon premier soupir!
Dieu qui daignez nous bénir,
Pitié, pitié pour mon martyr!
Oubliant les travaux du jour,
Au village on sommeille,
Quand moi seule ici je veille
Conduite par l'amour!
Faut-il attendre son retour
Dans ce triste séjour!
Ah! des larmes voilent mes yeux m'est-il infidèle!
Peut être hélas une autre belle
Écoute ses aveux?
Ah! si lahaut l'on aime mieux,
Je veux monter aux cieux!
- ↑ Sérénade Sévillane
Sur les bords du Guadalquivir
J’errais un jour l’âme éperdue,
J’avais résolu de mourir,
Lorsque vous m’êtes apparue,
Sur les bords du Guadalquivir!
Sur les bords du Guadalquivir!
La paix à mon Coeur fut rendue,
Alors je cessai de souffrir,
Dès l’instant que je vous ai bue,
Sur les bords du Guadalquivir!
Je retourne au Guadalquivir
Après que je vous ai connue,
S’il me faut à jamais vous fuir,
À ses flots ma dépouille est vue,
Je retourne au Guadalquivir!
- ↑ Chanson Groënlandaise
Le ciel est noir
Et le soleil se traine
À pena.
De désespoir
Ma pauvre âme incertaine
Est pleine.
La loira enfant se rit de mes tendres chansons
Et sur son coeur l'hiver proméne ses glaçons.
Chagrin extremo
Despeje meu amor!
La nuit, le jour,
Ma voix redit je t'aime, je t'aime, je t'aime!
Ange rêvé,
Ton amour, qui fait vivre,
M'énivre
Et j'ai bravé
Despeje te voir, despeje te suivre
Le dar.
Olá! Sous mes baisers et leur douce chaleur
Je n'ai pu dissiper les neiges de ton coeur.
Chagrin extrême... etc
Ah! Que demain
A tom âme convienne
La mienne,
Et que ma main
Amoureusement tienne,
La tienne.
Le soleil brillera là haut dans nôtre ciel
Et de ton coeur l'amour forcera le dégel.
Chagrin extrême... etc
- ↑ Sombrero
Qu'elle était mutine et coquette,
La fillette
Du vieux Pédro!
Elle avait mis sur son oreille
Si vermeille
Un sombrero.
Elle avait un petit air crâne
De Diane
Courant le cerf;
L'æil indompté d'une cavale
Qui détale
Dans le désert.
Autour de sa taille serrée
Et cambrée
Son corset noir
Reluisait comme une cuirasse,
Claire glace,
Vivant miroir.
Elle avait pris son ton farouche
Et sa bouche,
Rose clairon,
Sonnait une brève fanfare, Et, bizarre,
Plissait le front.
Elle frappait contre la dalle
Sa sandale
Fiévreusement.
Elle attendait impatiente, Défiante,
Son jeune amant.
Il ne viendra pas, songeait-elle, L'infidèle,
Il est trop tard!
Elle tenait dans sa main blanche,
Par le manche,
Son fin poignard.
Qu'elle était troublée, inquiète,
La fillette
Du vieux Pédro.
Elle avait mis sur son oreille
Si vermeille
Un sombrero.
- ↑ Mignonne
Mignonn', allon voir si la rose
Qui ce matin avoit declose
Sa robe de pourpr' au soleil,
A point perdu, cette vesprée,
Le plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las, voyés comm' en peu d'espace,
Mignonn', ell' a dessus la place,
Las, las, ses beautés laissé cheoir!
Ô vrayement maratre nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure,
Que du matin jusques au soir!
Donc, si vous me croiés, mignonne:
Tandis que vostr' age fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillés, cueillés vostre jeunesse,
Comm' à cette fleur, la viellesse
Fera ternir vostre beauté.
- ↑ L'été
Ah! chantez, chantez,
Folle fauvette,
Gaie alouette,
Joyeux pinson, chantez, aimez!
Parfum des roses,
Fraîches écloses,
Rendez nos bois, nos bois plus embaumés!
Ah! chantez, aimez!
Soleil qui dore
Les sycomores
Remplis d'essains tout bruisants,
Verse la joie,
Que tout se noie
Dans tes rayons resplendissants.
Ah! chantez, aimez...
Souffle, qui passes
Dans les espaces
Semant l'espoir d'un jour d'été.
Que ton haleine
Donne à la plaine
Plus d'éclat et plus de beauté.
Ah! chantez, chantez!
Dans la prairie
Calme et fleurie,
Entendez-vous ces mots si doux.
L'âme charmée,
L'épouse aimée
Bénit le ciel près de l'époux!
Ah! chantez, aimez, ...
- ↑ Ballade à la lune
[C'était], dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lua
Comme un point sur un i.
Lune, quel esprit sombrio
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton perfil?
Es-tu l'œil du ciel borgne?
Cafard Quel Cherubin
Nous lorgne
Sous ton masque blafard?
N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui role
Sem pattes e sem sutiãs?
Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer?
Sur ton front qui voyage.
Ce soir ont-ils compté
Quelâge
A leur éternité?
Est-ce un ver qui te ronge
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci?
Qui t'avait éborgnée,
L'autre nuit? T'étais-tu
Cognée
A quelque arbre pointu?
Car tu vins, pâle et morne
Coller sur mes carreaux
Ta corne
à travess les barreaux.
Va, lune moribanda,
Le beau corps de Phébé
A loira
Dans la mer est tombé.
Tu n'en es que la face
Et déjà, tout ridé,
Apaga
Ton frontal dépossédé.
Rends-nous la chasseresse,
[Blanche], au sein virginal,
Qui presse
Quelque cerf matinal!
Oh! sous le vert platane
Sous les frais coudriers,
Diana,
Et ses grands lévriers!
Le chevreau noir qui doute,
Pendu sur un rocher,
L'écoute,
L'écoute s'approcher.
Et, suivant leurs curées,
Par les vaux, par les blés,
Les prées,
Ses chiens s'en sont allés.
Oh! le soir, dans la brise,
Phoebé, soeur d'Apollo,
Surpresa
A l'ombre, un pied dans l'eau!
Phoebé qui, la nuit close,
Aux lèvres d'un berger
Se pose,
Comme un oiseau léger.
Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.
Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
[Benie],
Pleine lune ou croissant.
T'aimera le vieux pâtre,
Seul, frente tandis qu'à ton
D'albâtre
Ses dogues aboieront.
T'aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmamento!
Et la fillette preste
Qui passe le buisson,
Pied leste,
En chantant sa chanson.
Comme un ours à la chaîne,
Toujours sous tes yeux bleus
Se traine
L'océan montueux.
Et qu'il vente ou qu'il neige
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir?
Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lua
Comme un point sur un i.
- ↑ Villanelle
Le blé superbe est rentré,
Fête aux champs, fête au village.
Chaque fillette, au corsage,
Porte un bleuet azuré,
Fête aux champs, fête au village!
Les jeunes gens danseront
Ce soir, dans la grande allée:
Et sous la nuit étoilée,
Que de mains se chercheront
Ce soir, dans la grande allée!
Ce soir, dansez jusqu'au jour,
Aux gais sons de vos musettes!
Jeunes garçons et fillettes,
Chantez vos refrains d'amour,
Aux gais sons de vos musettes!
Sans contrainte et sans remords
Enivrez-vous de jeunesse:
La tristesse est pour les morts,
Pour les vivants l'allégresse,
Dansez jusqu'au jour,
Fête aux champs, fête au village,
- ↑ Aubade
Viens ! la terre à peine éveillée
Exhale une suave odeur,
Et sur la cime ensoleillée
L’oiseau babille avec ardeur.
Le ruisseau d’un plus doux murmure
Enivre le val déserté.
Rien encor de son onde pure
N’a troublé la tranquillité.
Aux premiers reflets de l’aurore,
Tout s’anime, tout se colore,
Tout est jeune, riant et beau,
Dans la plaine et sur le coteau.
Viens ! nous verrons naître les roses,
Et le zéphyr faire sa cour;
Nous aurons l’étrenne des choses
Dans leur fraîcheur et leur amour.
- ↑ Ressemblance
J’eus un père très doux, il dort sous une pierre;
J’eus un enfant très rose, il dort dans ce lit-là;
« Mon fils ! » murmura l’un à son heure dernière,
« Papa ! » bégaya l’autre aussitôt qu’il parla.
Mon âme en y pensant est heureuse et chagrine;
Quand il dormait encore au cher lit que voici,
Mon père doux joignait les mains sur sa poitrine;
Mon fils rose en dormant joint les siennes ainsi.
Mon fils n’a jamais vu mon père dans ce monde,
L’un descendait des cieux quand l’autre y retournait;
Mais leurs âmes ont dû se voir une seconde
Dans un nuage doux et rose qui planait;
Et dans cette rencontre — ô nature, ô mystère!
Pour qu’en voyant mon fils, moi, je pense à mon père.
Et qu’à la fois je pleure et sourie en rêvant.
- ↑ Ronde d'Amour
Ah! si l'amour prenait racine,
J'en planterais dans mon jardin
Pour que ma petite voisine,
Respirant la fleur assassine,
Sentît son coeur battre soudain.
Ah! si l'amour prenait racine,
J'en planterais dans mon jardin.
J'en planterais le long des routes,
J'en mettrais pour tous et pour toutes,
J'en mettrais assez pour chacun,
Et je resterais aux écoutes,
Attendant qu'il passât quelqu'un.
Ah! J'en planterais le long des routes,
J'en mettrais assez pour chacun.
Les garçons cueilleraient la plante,
Les filles souriraient mieux;
Avec une douceur brûlante,
Ils s'embrasseraient sur les yeux.
- ↑ Viatique
Si vous voulez chanter,
il faut croire d'abord!
croire en Dieu qui créa le monde
et l'harmonie qui d'un de ses rayons
allume son genie
et se revèle à lui
dans le plus humble accord,
si vous voulez chanter,
il faut croire d'abord,
si vous voulez combattre,
il faut croire d'abord,
il faut que le lutteur affirme la justice,
il faut pour le devoir qu'il s'offr' en sacrifice
et qu'il soit le plus pur
s'il n'est pas le plus fort,
si vous voulez combattre,
il faut croire d'abord,
si vous voulez aimer,
il faut croire d'abord,
pour la terre et le ciel également bénies
croire au serment sacré
qui survit à la mort.
Si vous voulez aimer
il faut croire d'abord.
- ↑ Espoir
Ne dis pas que l'espoir à tout jamais t'a fui,
Ni que, cet amour mort, l'amour ne peut renaitre.
Rien ne doit s'en aller, rien ne doit disparaître,
Demain voit revenir ce qui passe aujourd'hui.
Pour une heure de vide, et d'angoisse, et d'ennui,
Tu peux maudire en paix le destin lâche et traître;
Désespéré d'un jour, tu peux pleurer peut-être:
L'aurore d'un bonheur va monter dans ta nuit!
Elle grandit, l'ardente et lumineuse aurore!
Toi qui niais l'amour, tu vas aimer encore!
L'aurore va venir, l'aurore va monter!
Et, toujours saluant chaque bonheur qui passe,
Tu sentiras toujours, sous ta poitrine lasse,
Quelque tendresse battre et quelque espoir chanter.
- ↑ Mandoline
Sus le balcon de Mona Flor
J'ai chanté sur ma mandoline.
Mona Flor m'a je téde l'or
Plein son mouchoir de mousseline.
J'ai chanté pour la Duquesa
En barque au rythme de la vague,
Sur mon bras sa main seposa;
A mon doigt je porte sa bague.
J'ai chanté pour la princesa,
A l'aube avec pinsons et merles;
Sur ma lèvre elle me baisa:
Au cou j'ai son collierde perles.
Aux pieds du trône, tont tremblant,
J'ai chanté. Ma voix ent des charmes;
La reine sur mon front brûlant
Laissa tomber deux grosses larmes.
Dans la chapelle du convent
L'orsqu'au grand orgue qui bourdonne
J'ai chanté d'un coeur bien fervent,
Je vu sourire la Madone.
J'etais le roi des rossignols.
Le pied vif et la vox jolie,
Je dansais des pas espagnols,
Dissais des airs d'Italie.
Mais helas!
Ne Manola que tout le monde trouve laide,
D'un coup d'éventail m'affola
A la Corrida de Tolède.
O senoras à qui je plus,
Ne vantes plus ma vocalise.
Toi, Madone, ne souris plus
Quand j'entrerai ton église!
Bague, or, perles ont fail l'enjeu
Du bouge où la follie m'entraîne,
Et sur mon front salévre en feu
A bu vos pleurs, ô douce reine!
J'e l'aime! Je l'aime! Je l'aime et malgré ses défauts,
Quand elle ordone je m'incline:
Elle a dit que je chantais faux,
Et j'ai brisé ma mandoline
- ↑ Fleur du matin
Si tu pouvais venir avec le matin frais,
[Par] les prés nébuleux et sur les fleurs paisibles,
O toi que je poursuis de baisers invisíveis,
Je m'enfuirais, peut-être, ou je sangloterais!
Si tu pouvais venir avec le matin frais,
Je sentirais, à voir le ciel humide et pâle,
[Que mon cœur a perdu] sa pudeur virginale:
Ces bras [tendus déjà], je les refermerais.
Si tu pouvais venir avec le matin frais,
M'offrant ton baiser pur comme l'eau du baptême,
Je te chérirais trop pour [te dire]: «Je t'aime»,
Et c'est sur des yeux morts que tu me baiserais,
Amour de ma jeunesse, ô fleur du matin frais!
- ↑ Chanson triste
Dans les profondes mers naquit la perle ambrée,
Au pied des sapins verts, la violette en fleur,
Dans l'air bleu du matin, la goutte de rosée,
Moi, dans ton cœur!
En un royal collier la perle ronde est morte,
En un vase élégant, la violette en fleur,
Au baiser du soleil la goutelette est morte,
Moi, dans ton cœur!
Ici-bas les choses exquises,
Et qui souvent ne parlent pas,
Sont bien mortes quand on les brise;
Par pitié, ne les brise pas !
Car ces frêles et tendres choses,
Ailes fines de papillons,
Plumes d'oiseau, branches de roses,
Disparaissent dans le sillon.
Mon pauvre rêve de bonheur
Est bien mort, ainsi que la rose,
Le jour sombre où j'ai, dans mon cœur,
Senti qu'on brisait quelque chose!
- ↑ Mots d'amour
Quand je te dis des mots lassés,
C'est leur douleur qui fait leurs charmes!
Ils balbutient, et c'est assez,
Les mots ont des larmes.
Quand je te dis des mots fougueux,
Ils brûlent mon coeur et mes lèvres,
Ton être s'embrase avec eux,
Les mots ont des fièvres.
Mais quels qu'ils soient, les divins mots,
Les seuls mots écoutés des femmes,
Dans leurs soupirs ou leurs sanglots,
Les mots ont des âmes.
- ↑ Au pays bleu
C'était là bas, au pays clair, tout baigné d'or,
Dans l'infini délicieux j'errais encor,
Je vis soudain devant mes pas ma fiancée,
Ma fiancée, un être doux tout doux de voix et de pensée.
C'était là bas, au pays clair, au pays bleu,
A deux genoux, la contemplant je fis l'aveu,
A deux genoux, je fis l'aveu,
C'était là bas au pays clair, au pays bleu.
C'était là bas au pays clair, au pays bleu,
En s'adorant on se sentait auprés de Dieu.
Des fleurs naissaient pour embaumer notre passage,
les muguets blancs ne mouraient pas dans son corsage
Nous écoutions au fond des bois gémir le cor
C'était là bas au pays clair tout baigné d'or.
Cétait là bas, au pays bleu de mon matin,
Au pays bleu dont j'ai perdu le nom lointain,
L'âme était gaie, et la beauté coulait des lèvres,
L'âme était gaie, ni d'ésespoirs,
ni trahisons, ni lourdes fièvres.
C'était là bas, jeunesse en fleur de ma jeunesse.
Ce temps rêvé, que faire hélas pour qu'il renaisse!
L'âme du monde e ce temps là riait encore
C'était là bas au pays clair tout baigné d'or.
- ↑ Amertume
Mon pauvre coeur que l'ennui mord.
O romance Grince sa dernière
Et pleure, en des pleures de démence,
Notre amour mort!
Je croyais atteindre le port
Et, frémissant sous ta caresse,
Vivre dans l'extase sans cesse,
Jusqu'à la mort!
Maintenant tu pars, et mon sort
Va changer son cours éphémère;
Derrame-me conservador ma chimère,
Vienne la mort!
O Femme qui fus tout d'abord
La maîtresse aimante et bénie,
Regarde ton œuvre finie,
Mon coeur est mort!
- ↑ La chanson du fou
Au soleil couchant,
Toi qui vas cherchant
Fortune,
Prends garde de choir;
La terre, le soir,
Est brune.
L'océan trompeur
Couvre de vapeur
La dune.
Vois, à l'horizon,
Aucune maison
Aucune!
Maint voleur te suit,
La chose est, la nuit,
Commune.
Les dames des bois
Nous gardent parfois
Rancune.
Elles vont errer:
Crains d'en rencontrer
Quelqu'une.
Les lutins de l'air
Vont danser au clair
De lune.
- ↑ Jadis
Elle est vieille, elle est ridée,
Filho considere n'a plus de feu.
Sur sa tête dénudée,
Flottent quelques blancs cheveux.
Haute, en tout, d'une coudée,
Elle va pliée en deux.
Dans sa robe démodée
Tremblottent ses bras osseux.
Et moi, la voyant si laye,
Le corps cassé, le cou raide,
Sem movimentos e sem voz,
Je me dis: Quoi? Voilà celle
Qui fut, paraît-il, si belle
Et si chérie autrefois!
- ↑ C'était en avril
C'était en avril un dimanche
Oui, un dimanche, j'étais heureux.
Vous aviez une [jolie] roupão branco
Et deux gentils brins de pervenche.
Oui, de pervenche;
Dans [vos] cheveux [brins de pervenche].
Nous étions assis sur la mousse.
Oui, sur la mousse;
Et sans parler nous concernions l'herbe,
L'herbe qui pousse, et la feuille verte,
Et l'ombre douce, oui, l'ombre douce,
Et l'eau couler.
Un oiseau chantait sur une branche,
Oui, sur la branche.
Puis, il s'est tu, j'ai pris dans ma main
Ta principal branco,
C'était en avril un dimanche,
Oui, un dimanche, t'en souviens tu?
- ↑ Au Firmament
Montez au ciel, ô mes pensées,
Dans cette claire nuit d'amour!
Je vous ai longtemps caressées;
Dieu vous reçoive sans retour !
Despeje suas extases virginales
Ce monde n'est point assez pur;
Gagnez les blancheurs siderales,
Au fond de l'immuable azur!
Fuyez les hommes et leurs causas,
Ô vous qu'ils ne comprennent pas!
De mon dédain de toutes chooses,
Laissez-moi souffrir ici-bas.
Et désormais, dans la nuit claire,
Levant les yeux obstinément,
J'essaierai d'oublier la terre
À vous chercher au firmament.
- ↑ L'Orgue
Sous un roi d'Allemagne, ancien,
Est mort Gottlieb le musicien.
On l'a cloué sous les planches.
Hou! hou! hou!
Le vent souffle dans les branches.
Il est mort pour avoir aimé
La petite Rose-de-Mai.
Les filles ne sont pas franches.
Hou! hou! hou!
Le vent souffle dans les branches.
Elle s'est mariée, un jour,
Avec un autre, sans amour.
"Repassez les robes blanches!"
Hou! hou! hou!
Le vent souffle dans les branches.
Quand à l'église ils sont venus,
Gottlieb à l'orgue n'était plus,
Comme les autres dimanches.
Hou! hou! hou!
Le vent souffle dans les branches.
Car depuis lors, à minuit noir,
Dans la forêt on peut le voir
À l'époque des pervenches.
Hou! hou! hou!
Le vent souffle dans les branches.
Son orgue a les pins pour tuyaux.
Il fait peur aux petits oiseaux.
Morts d'amour ont leurs revanches.
Hou! hou! hou!
Le vent souffle dans les branches.
- ↑ Alleluia
J'avais douté de votre amour
Et de ma constance elle-même,
Mais voici qu'avec le retour
Du joyeux printemps, je vous aime!
Le printemps qui rit dans mon coeur
Comme un soleil dans une eau pure,
M'a rendu mon passé vainqueur
Et son ivresse à la nature.
Je vous aime, enfant, aimez-moi;
C'est le printemps qui nous convie!
Ne sentez-vous pas que la foi
Qui nous revient, nous rend la vie!
Aleluia para os belos dias
Du printemps et de l'allégresse!
-- Mignonne, en gardant vos amours,
Vous garderez votre jeunesse!
- ↑ Écrin
Tes yeux malicieux
Ont la couleur de l'émeraude.
Leurs purs reflets délicieux
Egaient I'humeur la plus grimaude.
Dans leurs filets capricieux
Ils ont pris mon coeur en maraude...
Tes yeux malicieux
Ont la couleur de l'émeraude.
Tes lèvres de satin
Sont un nid de chaudes caresses,
Un fruit savoureux qui se teint
De rayonnements de tendresse.
Et ton baiser, commne un lutin,
Verse d'ineffables ivresses...
Tes lèvres de satin
Sont un nid de chaudes caresses.
Ton âme est un bijou,
Le diamant de ma couronne;
C'est le plus délicat joujou
De mon amour qu'elle enfleuronne;
C'est le parfum qui me rend fou,
Le doux charme qui m'environne...
Ton âme est un bijou,
Le diamant de ma couronne!
- ↑ Infini
Poursuivis par le même rêve,
Fatigués de vie et de bruit,
Nous nous en allions sur la grève,
Parmi les languers de la nuit.
Le coeur troublé, les mains brûlantes,
Nous écoutions ces chora amers
Et les vagues lourdes et lentes
Nous disaient l'infini des mers.
La brise pleurait dans les branches;
Nous respeitos, silencieux,
Et, là-haut, les étoiles branches
Nous disaient l'infini des cieux.
Et tes yeux, pleins de douces ombres
Qu'illuminait l'amour vainqueur,
Tes grands yeux chauds, tes grands yeux sombres
Me disaient l'infini du cœur.
Et tout, les vagues en demence,
Les étoiles dans le ciel bleu
L'immense mer, l'amour imenso,
Nous disait l'infini de Dieu.
- ↑ Bonne humeur
Nous marchions sous la fine pluie;
Le ciel était couleur de suie,
Le vent soufflait;
Le bois semblait toucher la nue
Et sa carcasse maigre et nue
De froid tremblait.
Afrontante gaîment la tempête,
Hâtant le pas, baissant la tête,
Ninon chantait;
Et parfois, sur notre passage,
Un oiseau, dans son clair langage,
Lui respondeu.
L'air piquant animait sa joue;
Tout en clapotant dans la boue
Elle sourit.
En dépit de l'hiver morose,
Nous gardons au coeur une rose
Qui refleurit.
- ↑ Refrain de Novembre
Lonlaire lonla,
Voici la froidure!
Novembre parait sous l'horizon gris.
Les fleurs, les parfums,
Les nids, la verdure,
Par le vent du nord ont été flétris!
Lonlaire lonla,
Cet air je l'appris
Dans un jour de spleen que la vie endure,
Lonlaire lonla,
L'obsession dure
Et, du même ennui, tout mon être est pris.
Lonlaire lonla,
Cet air monotone
Se mèle aux accords mineurs de l'automne.
À peine si mon oreille perçoit,
Lonlaire lonla,
Ce chant qui l'effleure,
Mon esprit rabat ses ailes en soi,
Et mon cœur s'endort et mon âme pleure!
- ↑ Exil
Sans toi je pleure,
Car tout m'est leurre
À l'avenir!
D'un souvenir
Prét à venir
L'ombre m'effleu...
Trop courte est l'heure
À te bénir!
Et, tant je t'aime
Que je suis bleme
Et que j'en meurs!
Oh ! Les rancours,
Dedans nos coeurs,
Que l'exil sème;
Oh! Jour supremo
De nos bonheurs!
Seul, je prolonge
Ce qui me ronge;
Je l'ai goûté,
Dans la beauté
Du soir d'été
Où je me plonge...
Oh ! Le vrai songe
D'éternité
Douceur calmante!
Là-bas, charmante,
Elle s'endo...
Et, sem esforço,
Triste, mais forte
Dans la tourmente,
Lombo de l'amante,
J'attends la mort!
- ↑ Portrait
Son nom m'est doux comme le miel,
Elle est blonde comme une fée,
Ses yeux sont faits d'un coin de ciel;
L'ai-je vue ou l'ai-je rêvée?
Elle semble un lys frêle et doux,
Elle en a la mélancolie
Et la grace; connaissez-
Celle-là qui fait ma folie?
Sa voix contient le miel des fleurs,
Elle est irréelle et profonde,
Et je bois toutes les douleurs,
Dans sa voix de sirène blonde.
Son regard me frôle souvent,
Mais cependant elle m'ignore,
Elle passe et mon cœur
Vole sur sa trace et l’adore.
- ↑ Menuet
Dans votre robe à grands paniers
Je vous vois encor si jolie
Que j'en avais de la folie
Lorsque vers moi vous vous tourniez,
Votre révérence accomplie.
Avec vos blonds cheveux poudrés
Et votre grâce langoureuse
Vous me rappeliez, charmeuse,
Les marquises des tableaux frais
Nés de la main fine de Greuze.
Quand finit le menuet doux,
À la dernière figure,
Je ne mentis pas, je vous jure,
En me jetant à vos genoux,
Et déjà vous en étiez sûre.
- ↑ Départ!
Sur la route où chante affablie
Dans l'écho votre chère voix,
J'emporte la melancolie
Des adieux dits au bord du bois;
Des adieux où nos mains serrées
Échangeaient, loin de tout account,
Les tendresses désespérées
Qu'en nos âmes conheceu a partida.
Sous l'œil clair des collines bleues
Não l'aube argenté les sommets,
Mon chagrin seul compte les lieues
Qui nous séparent désormais.
Mon coeur est brisé jusqu'à l'heure
Qui doit vous rendre à mon émoi.
La moitié près de vous demeure;
L'autre moitié vous pleure en moi!
- ↑ N'est-ce pas?
N'est-ce pas que la vie est triste
Et que les destins sont méchants?
Et, qu'hormis la douceur des chants,
Hormis nos beaux rêves d'artiste,
Ici-bas rien de bon n'existe?
N'est-ce pas que tout n'est que leurre
Aux espoirs qui nous ont charmés,
Seuils d'or des paradis fermés,
Amours furtifs qu'emporte l'heure
Et qu'éternellement on pleure?
Si la douceur nous est donnée
De suivre le même chemin
Conjunto, la main dans la main,
Et l'âme à l'âme abandonnée,
N'acusons pas la destinée!
- ↑ La lune paresseuse
Dans un rayon de crepuscule
S'endort la libellule;
Le rossignol s'est endormi
Sur la branche d'un chêne ami,
L'herbage est plein de lucioles,
Le ciel d'étoiles folles,
Et pourtant la lune qui luit
Laisse ses ombres a la nuit.
Mollement, Lune, seus repousos
Sous des nuages rosas...
Oh! la paresseuse, pourquoi
Te jouer de mon tendre émoi?
Toujours voilée à l'heure douce
Où, glissant sur la mousse,
Les cigales chantent moins forte,
Tu ne te montres pas encor!
Lève-toi! brilhante e sereína,
Viens éclairer la plaine!
Lune d'argent, Lune au front blanc,
Illumine mon bras tremendo!
Frôle de ta lumière pure
L'or de ma chevelure:
Car c'est bientôt que va passer
Sur la route mon fiancé!
- ↑ Un souffle a passé
Un souffle a passé sur mon rêve
Est-ce un penser d’elle qui vient,
Par delà les mers et la grève,
Jusqu’à mon cœur qui se souvient?
Un souffle a passé sur ma bouche...
Est-ce un baiser d’elle qui fuit,
Sur le vent joyeux qui la touche,
Jusqu’à mon âme dans la nuit?
Un souffle a passé sur ma peine...
Ma peine est moins lourde depuis;
Et cependant peut-être à peine
Sait-elle encore qui je suis!
Un souffle a passé sur mon rêve...
Est-ce un penser d’elle qui vient,
Par delà les mers et la grève,
Jusqu’à mon cœur qui se souvient?
Jusqu’à mon âme dans la nuit?
- ↑ Chanson de neige
Ô neige, blanche neige
Qui fais l'horizon gris,
Pourquoi te sourirai-je?
Pourquoi te sourirai-je,
Si tu ne me souris?
Nos illusions éperdues
Tombent comme les papillons
Et virevoltent sous la nue,
À l'heure où nous nous éveillons.
Elles dansent comme des folles,
À la moindre note du vent,
Mais s'abattent, tristes et molles,
Pour fondre, pour fondre lamentablement.
Ô neige, blanche neige
Qui fais l'horizon gris,
Pourquoi te sourirai-je?
Pourquoi te sourirai-je,
Si tu ne me souris?
- ↑ Chanson naïve
La petite chanson triste
Qu’elle chantait autrefois,
Dans ma mémoire persiste,
Je la fredonne à mi voix.
La petite chanson tendre
Que nous aimions les deux,
M’évoque encore, à l’entendre,
Nos beaux rêves hasardeux.
La petite chanson frêle,
Sa voix ne la dira plus;
Je n’ai pas veillé sur elle,
Nos bonheurs sont révolus!
La petite chanson douce
Qui m’a fait pleurer souvent,
Tout la murmure : la mousse,
L’eau, les arbres et le vent.
La petite chanson grave
Sanglote au fond du soir las,
Et je souffre un mal suave,
Suave comme l’odeur des lilas.
La petite chanson tremble
Et s’éloigne et va mourir...
Pourquoi n’être plus ensemble,
Au moins pour la secourir.
- ↑ Je voudrai
Je voudrais être une fleur,
Rose sous les feuilles,
Lis à l'ardente pâleur,
Pour que tu me cueilles.
Je voudrais être un oiseau,
Rossignolet tendre,
Pour qu'en un subtil
Tu veuilles me prendre.
Je voudrais être, vois-tu,
L'ombre de ton ombre;
Mais mon coeur est abattu
Par des maux sans nombre,
Car, hélas! Je ne suis rien
Qu'un passant qui pleure
Et qui va peut-être bien
Mourir tout à l'heure.
- ↑ Attente
Je ne sais à quoi je rêve
Depuis que tu n'es plus là.
Je vais, morne et seul, sans trêve
Et comme un qui s'exila.
Le soleil succède a l'ombre
Et la nuit chasse le jour:
Moi, je reste toujours sombrio
Avec un imenso amour.
Parfois, fiévreux, j'écoute,
Croyant entender tes pas,
Tes petits pas sur la route
Résonner soudain tout bas.
Et c'est la brise qui passe,
Et c'est un oiseau qui fuit,
Une branche qui se casse
Ou mon pauvre coeur qui bruit.
Je ne sais à quoi je rêve
Depuis que tu n'es plus là.
Je vais, morne et seul, sans trêve
Et comme un qui s'exila.
Pourquoi donc es-tu partie,
Toi qui connais ma langueur,
Toi qui sais toute ma vie,
Toi, son charme et sa douceur?
|
- ↑ O Ângelus
Debruçado sobre o sulco fumegante,
Nossos pobres corpos não aguentam mais,
De pé longe na névoa,
Você quer assistir ao Angelus:
Virgem Maria,
Que seu nome seja abençoado,
Ouça quem te implora,
Angelus Domini, Angelus Domini.
Quer o dia comece ou termine,
Ouviremos suas canções alegres,
Como a semente que brota,
Ele leva nossa alma para o céu,
Campos cheios de silêncio,
Até o céu infinito.
Esta canção de esperança começa
Angelus Domini, Angelus Domini!
Dobre um joelho na grama,
Mãos entrelaçadas como no lugar santo.
Como em nossas testas como no maço,
Desça aos pés de Deus!
Quando temos que morrer,
Nosso trabalho finalizado,
Agite minha última hora
Angelus Domini, Angelus Domini!
- ↑ As Borboletas
Borboletas da cor da neve
Voem em enxames sobre o mar;
Lindas borboletas brancas, quando poderei
Pegar o caminho azul do ar?
Você sabe, oh linda das lindas,
Minha bayadère com olhos de azeviche,
Se [pudessem] me emprestar suas asas,
Diga, você sabe onde eu iria?
Sem tomar um único beijo das rosas,
Por vales e florestas,
Eu iria para seus lábios semicerrados,
Flor da minha alma, e ali morreria.
- ↑ Você se lembra?
Você se lembra da sua promessa?
Você se lembra dos anos passados?
Você se lembra da nossa embriaguez
Quando nossos braços estavam entrelaçados?
Oh! guarde sua ternura para mim,
Eu preciso tanto dos seus beijos!
Você se lembra da minha tristeza
Quando eu estava saindo por um dia?
Longe de você sonhei sem parar
No alegre momento do retorno.
Oh! guarde sua ternura para mim,
Eu preciso tanto do seu amor!
- ↑ Canção eslava
No meu lindo país eu tinha um amigo
Mas eu perdi, estou sozinho no mundo.
Eu não durmo há muitas noites,
Chorei muito, minha dor é profunda.
O deserto é grande, o vento sopra forte,
Uma cobra tomou conta do meu coração e está me mordendo!
Através do espaço, através da noite,
Vou reivindicar meu amigo traiçoeiro,
Para onde ele está finalmente correndo e fugindo?
Mas a terra está surda e o céu está vazio!
O deserto é grande, o vento está soprando forte,
Meu coração está sangrando, a dor o torce!
Aos pássaros que passavam eu ia reclamar
E pergunte pelo amigo que eu tinha,
Mas chamar isso de tempo ruim,
Nenhum deles, infelizmente! não consegui alcançá-lo.
O deserto é grande, o vento está soprando forte,
Ele não quis ouvir, nosso amor está morto!
- ↑ Desejar
Se alguma boa fada tivesse costurado asas
Para minhas costas cansadas do peso do infortúnio,
Eu não iria como essas borboletas frágeis
Balance-me no doce cálice da flor.
Cheio de um único desejo, vou esquecer na minha corrida
As árvores cheias de ninhos que encantam os caminhos,
Do doce chilrear dos pássaros e da fonte
Onde as crianças bebem na palma das mãos.
Longe do trigo ensolarado que uma manhã dourada rega,
Sem ficar bêbado feliz na urna de um lírio branco,
Sem colocar meu pé leve na rosa, rosa,
Longe das papoulas eu levaria meu impulso.
Eu estava correndo, elfo azul, para você, de onde tudo irradia
Em seus lábios florescentes eu poderia pousar,
Então eu vou voar para longe da sua boca fofa
Tendo bebido seu fôlego e arrancado seu beijo.
- ↑ Ritournelle
Na planície loira e sob os becos,
Para melhor acolher o gentil Messidor,
Vamos caçar as coisas aladas,
Eu, a estrofe, e você, a borboleta dourada.
E vamos escolher as estradas [tentadoras],
Sob os salgueiros cinzentos e perto dos juncos,
Para ouvir melhor as coisas [cantando];
Eu, o ritmo, e você, o coro dos pássaros.
Ambos seguindo as margens encantadas,
Deixe o rio bater com suas ondas [alto-falantes],
Encontraremos vocês, coisas perfumadas,
Eu colhendo minhocas, você colhendo flores.
E amor, [servindo] nossa fantasia,
Fará, nesse dia o verão mais charmoso,
Eu serei poeta, e você, poesia;
Você ficará mais bonita e eu serei mais amoroso.
- ↑ Madrigal'
Seus beijos doces são pássaros
Que esvoaçam loucamente, em meus lábios,
Despejam nele o esquecimento das febres.
Seus beijos doces são pássaros,
Leves como juncos,
Pisado pelos pés brancos das cabras.
Seus beijos doces são pássaros
Que esvoaçam loucamente, em meus lábios.
Como pássaros frívolos
Com asas prateadas, com bicos fofos,
Assim como em arbustos
Eles vêm cantar em meus lábios,
Como esculpido por ourives
Com tesoura mágica.
Seus beijos dizem, doces pássaros,
A canção de amor deles em meus lábios.
- ↑ A Noiva do Soldado'
Meu amado serve seu país,
Ele saiu batendo tambores,
Me dizendo: "Jeanne, por favor,
Jeanne, não chore mais, espere
Que meu tempo acabe um dia!"
Ele partiu para a cidade grande,
Ele me escreveu fielmente,
E eu, muito triste, mas calma,
Eu estava sempre esperando o momento
Onde meu amante voltaria para mim!
Lon lon la, eu canto minha dor
Para as florestas, para os campos, para a planície,
Mas alegres melros
Balbuciando ao lado da água límpida,
Lon lon lere,
Eu canto minha dor
E o sol está rindo nos céus!
Ah! Eu amaldiçoo tudo na vila,
Feno e lavoura,
Eu gostaria de estar na praia,
De onde eu espero em vão todos os dias,
Novidades do meu amor.
Infelizmente! se ele perdeu a vida,
Fique em silêncio para sempre, oh minha voz!
Porque eu quero ser enterrada,
Ali, na beira do pequeno bosque
Onde eu o beijei tantas vezes!
Lo lo lo! Eu canto minha dor
Para as florestas, para os campos, para a planície,
Mas alegres melros
Balbuciando na água límpida,
Lon lon lere,
Eu canto minha dor
E o sol está rindo nos céus!
- ↑ Ao lado da minha vida
Se eu fosse o pássaro da luz
Florestas selvagens,
Ah! Eu gostaria de viajar
Em todas as margens.
Eu iria sob o céu feliz,
Onde Golconda é rainha
Mergulhe minha asa nas ondas azuis
Do mar sereno.
Céus Azure bêbados
E poesia,
Pelo ar eu subiria
Da minha fantasia.
Mas não, eu não me importo
Da costa distante,
Eu quero morar aqui perto
Meu sonho selvagem e doce,
Porque eu só tenho um desejo
E meu único desejo
É ouvir à vontade
A música da minha vida.
- ↑ O ideal
A lua é [grande], o céu claro
E cheio de estrelas, a terra é pálida,
E a alma do mundo está no ar.
Sonho com a estrela suprema.
Para aquele que não vemos,
Mas cuja luz viaja
E deve descer aqui
Encante os olhos de outra era.
Quando essa estrela brilhará um dia,
A mais bonita e a mais distante,
Diga a ela que ela tem meu amor,
Ó último da raça humana!
- ↑ Vizinhança
Eu ainda não tinha vinte anos
Quando o destino, que me persegue,
Em um feliz dia de primavera
Deu-me Rosa como vizinha.
Desde aquele dia, todas as manhãs,
Batendo na minha porta fechada,
Rosa dizia: "Olá vizinho!"
"Olá Rosa!"
Ela veio furtivamente,
Ao terminar seu banho,
E não se incomodou em nada
Para mostrar sua perna bem torneada.
Ela ria das fofocas:
"O mundo deve se regozijar,
Mas os homens são tão maus!"
Disse Rosa.
Ela trabalhou o dia todo,
Sentada na minha janela;
Os passarinhos ao redor
Cantando quando a viram aparecer...
Ela muitas vezes fez o bem
E ainda deu alguma coisa
Quando ela não tinha mais nada!
Feliz Rosa!
Viver em outros climas
A bela um dia voou,
E ela provavelmente não sabe
Que pena minha pobre alma;
Me peguei dizendo: "Adeus!"
Um beijo no lábio rosado;
Acho que ela gostou um pouco de mim...
Adeus, Rosa!
- ↑ O ausente
Veja o vento perseguindo a nuvem;
Veja o pássaro voando pelo ar;
Veja a estrela felpuda
Acelerando seu curso desconhecido;
Veja o relâmpago passar pelo céu.
E ainda com tanta pressa
Seja asa ou relâmpago,
Quando meus olhos, minha noiva,
Não te verem mais, meu pensamento
Voe, mas rapidamente em sua direção!
Veja a criança que de sua mãe
A qualquer momento segue os passos;
Veja o muro de pedra ali
Que para sempre este lindo livro
Cercado por mil braços.
E ainda tão fixo
Deixe cada objeto ser uma sombra,
Quando meus olhos, minha noiva,
Não te verem mais, meu pensamento
Fique ainda mais ligado a você!
- ↑ Nice a bela
Quando seu céu está dourado com as luzes da manhã,
Suas praias são cor-de-rosa;
E o vento tagarela que vive ao longe
Tantas apoteoses,
O vento do mar que vem falar
Da terra dos sonhos
Faz florescer sob seu longo beijo
As flores de suas costas.
Beber sol em todas as estações,
Sua terra fértil
Guarda o segredo das belas canções
Em sua videira loira;
Suas frutas guardaram todo o mel dentro delas
Flores entreabertas,
Rainha, com orgulho você sobe ao céu
Mil palmeiras verdes.
Cidade de alegria e beleza,
Maravilha viva,
Está na sua suavidade e na sua clareza
Deixe o amor despertar;
Porque nos olhos negros, brilhando com vigor,
Que para as virgens você dá,
Sempre flutuará também o langor
Santas Madonas.
Ó Nice-a-bela, há uma flor,
Em todo o seu andar,
Incomodando em perfume, rindo em cores
E terno em mistério
Como a flor pálida, com sucos esgotados
Pelo meu lábio ganancioso,
Onde bebi amor em mil beijos
Sem estar vazio?
Sempre leva ao som dos sinos
Sua bela loucura,
Você que lembra disso além das ondas
Cante a Itália!
Por causa de todos os países, os amantes alegres
Vá, como a abelha,
De Nice a Marselha!
Maravilha viva,
Ó Nice-a-bela.
- ↑ Flor atirada
Tire minha loucura
Com o vento,
Flor Cantora Escolhida
E jogado sonhando,
Tire minha loucura
Com o vento:
Como a flor cortada
O amor perece:
A mão que te tocou
Foge da minha mão sem retorno.
Como a flor cortada
O amor perece.
Do que o vento que te seca
Ó pobre flor,
Mais cedo tão fresco
E amanhã sem cor,
Que o vento que te seca,
Seque meu coração!
- ↑ Reclamações de amor
O inverno rigoroso passou sobre nós
Sem tocar nossa ternura.
O ano novo por volta de abril se apressa
E me encontro de joelhos.
Não deixe sua beleza ser surpreendida
Se meus votos permanecessem constantes,
Senhora, aqui vem a primavera,
Nós nos amamos no outono.
As roseiras não tinham mais flores
E as noites apressaram seu local.
Andorinhas sob as nuvens
Estavam fugindo para céus melhores.
Os viticultores comemoraram a tonelada
E nossos corações batiam.
Senhora, aqui vem a primavera,
Você vai me amar como no outono?
Nas rosas da neve cansadas
Renasça a elegância das rosas.
A sentença de morte feliz dos tempos sombrios
Toque os sinos lilás.
Em vez de um hábito monótono
O céu está deslumbrante.
Senhora, aqui vem a primavera,
Amemos, portanto, mais do que no outono.
- ↑ Os Dois Violinistas
Em [os] cavalos pretos sem freio,
sem sela e sem estribos,
pelo reino dos mortos
vão dois violinistas brancos.
Eles vão a um galope infernal,
enquanto raspam a juba
com arcos de ferro,
ter cabelo na juba.
Ao barulho de cascos duros,
ao riso dos violinos,
os mortos saem dos túmulos.
Vamos dançar e pular!
E os mortos alegres
seguem em saltos de tirar o fôlego,
com uma chama nos olhos,
vermelho em seus crânios brancos.
De repente os cavalos sem freio,
sem sela e estribos
param e contemplam os mortos
falem os violinistas.
O primeiro disse, em voz
soando como um dulcimer:
Você quer viver duas vezes?
Venha, Vida é meu nome!
E tudo, mesmo o pior
que não tinha gostado de nada,
todos, em uma explosão de fogo,
os mortos responderam: Sim!
Depois o outro, com voz
soprou como um chifre,
disse-lhes: Viver duas vezes,
faz você amar de novo, amar de novo.
Então vai. Então amor! Abrace-se!
Venha, venha, amor é meu nome.
Mas todos eles, mesmo os mais loucos,
os mortos responderam: não!
E seus dedos emaciados,
mostrando seus corações esfarrapados,
voltaram para seus túmulos.
E os menestréis brancos
em seus cavalos negros sem freio,
sem sela e sem estribos,
deixaram os mortos dormir.
- ↑ Sonho de uma noite
Sonhe com uma noite, sonhe com uma hora,
Você fugiu na asa do desejo,
Sua felicidade é apenas um chamariz,
Sonhe com uma noite, sonhe com uma hora
Que em vão tento recapturar.
Seu encantamento nos toca,
Você desaparece nas luzes da manhã,
Nossa voz te chama e chora por você
Sonhe com uma noite, sonhe com uma hora,
Ó doce, inebriante e distante miragem!
Já que aqui embaixo nada resta,
Passe, apague-se como um raio de verão.
Mas como um lírio antes de morrer,
Sonhe com uma noite, sonhe com uma hora,
Ah! deixe-nos o seu perfume encantado!
- ↑ Retrato antigo
Na velha sala de estar em ruínas,
Pendura o pastel de uma marquise;
Tão encantadora que madrigalizamos
Na frente de sua moldura dourada.
Tudo rosa e pó duplo
Pó e poeira cinza,
Na velha sala de estar em ruínas,
Pendura o pastel de uma marquise.
Sob o sorriso desbotado,
A boca é tão requintada
Do que um pardal que teria entrado
A levaria por uma cereja
Na velha sala de estar em ruínas.
- ↑ Sonhos
Sonhos caem sobre nós
Um momento, sem dobrar as asas,
Eles sussurram, charmosos e frágeis
Vocais muito vagos e muito suaves,
Então, deixe um vento passar, a asa se abre
Eles sempre saem cantando,
E o lugar deles está vazio há muito tempo,
E por muito tempo a alma está deserta!
Um belo dia a felicidade chega até nós
Sorrindo, toda vestida de rosa,
Às vezes parece uma coisa pequena,
Quando seu sonho é lembrado.
Também pousam com a asa aberta,
Eles saem depois de alguns dias
E o lugar deles está sempre vazio,
E para sempre a alma está deserta!
- ↑ Reclamações de amor
Amor, amor, flor que Deus abençoa,
Algum tempo floresce,
Mas parece a rosa;
Meteoro do destino
Brilha, brilha com a manhã
Para sair ao anoitecer.
Amor, amor, puro raio vermelhão,
É a estação do sol,
Mas rapidamente nos abandona.
Frágil brinquedo do tempo,
Ele nasce, nasce com a primavera
Para morrer com o outono.
Amor, amor, lira com canção vencedora
Faz o coração vibrar alegremente.
Mas quanto alarme isso nos causa!
Caprichoso e mutável
Comece sorrindo,
Para terminar com lágrimas!
- ↑ Você me diria...
Você me diria que ouvimos a respiração,
Que dentro das flores a borboleta exala,
Que encontramos o sapatinho
Que nessa fuga deixou cair Cinderela.
Você diria qu'esses versos são em prosa,
E que uma mulher guarda segredos,
Que o lírio fala e o azul é rosa,
Veja minha loucura, eu acreditaria em você.
Você me diria que a estrela cintilante,
Ao vaga-lume alegre seu brilho deve,
E que a noite se apega à sua mantilha
Como uma jóia o sol radiante;
Você me diria que não há mais morangos
Nos recessos musgosos das florestas,
Que uma pena bengali pesa
Mais que desgosto, eu acreditaria em você.
Ouvindo você todas as minhas dúvidas
Cessam mais que repente; Você me diria
Que a felicidade existe e que você me ama,
Veja minha loucura, eu acreditaria em você!
- ↑ Amoroso
Da primavera, tocando o batismo,
Abril passa céus brilhantes.
Não há encanto exceto em você mesmo,
Já te disse na frente da fonte.
No coração apaixonado por rosas,
Que Avril coloque um raio de felicidade,
O que a beleza das escolhas faz comigo?
Há apenas clareza em seus olhos.
Na floresta, a mão do verão semeia
Fragrâncias como cores
Não há encanto exceto em você mesmo
Já te disse debaixo da floresta florida.
Sob a asa dos autãs taciturnos
Um dia os lírios murcharão.
O que a beleza das escolhas faz comigo?
Há apenas brancura em sua testa.
Quebrando o ouro de seu diadema,
O céu azul vibrante está tingido.
Não há encanto exceto em você mesmo.
Eu te disse antes do amanhecer!
Esta noite, ao longo das janelas fecha
Vai assobiar o Bons Ventos Zombadores.
O que a beleza das escolhas faz comigo?
Não há céu puro, exceto em seu coração.
- ↑ anel de prata
O querido anel de prata que você me deu
Mantém em seu círculo estreito nossas promessas incluem;
De tantas lembranças obstinado corretivo,
Só ele me consolou nas minhas horas sombrias.
Como uma fita enrolada em flores desabrochando
Ainda segura o buquê enquanto está desbotado,
Como o humilde anel de prata que você me deu
Mantém em seu círculo estreito nossas promessas incluídas.
Além disso, quando chega o esquecimento de todas as escolhas,
No caixão de cetim branco acolchoado,
Quando durmo muito pálido sobre rosas,
Eu quero ainda brilhando no meu dedo magro,
O querido anel de prata que você me deu.
- ↑ Colette
Abril falou, Colette está dormindo!
Ela largou os jogos de antigamente!
Mas quando os pássaros amam casais
Cante da primavera as façanhas divinas,
E ela ouve, feliz,
No fundo da grande floresta!
Tudo fala ao seu coração, rumores bocagérrimos,
Fragrâncias acariciantes ou raios alegres!
Vênus ou Febe, mensageiras do amor,
Parecem-lhe olhos fixos em seus olhos,
Brisas leves
Um suspiro do céu!
O simpático Colin, desde seu nascimento,
Tinha seus beijos infantis todos os dias;
Ambos desconheciam o estranho poder
De um beijo que damos e recebemos!
Sua inocência
Ensinou-lhes o amor!
Colin, uma manhã, vendo-a aparecer,
Queria lhe colocar os lábios na testa,
Ela tinha um desejo onde o amor poderia nascer
E fez o jogo de recusar,
Então ele poderia saber
O preço de um beijo.
- ↑ O Amor Cativo
A onda continua chegando à costa
Seu gemido doloroso,
E parece, se o céu está escuro ou sem nuvens,
Que ele conta seu eterno tormento.
No pôr do sol, no alavancar da madrugada,
Como na noite escura.
Pacífica ou ameaçadora, ela ainda suspira
Sua dor inconsolável!
Desde o momento cruel em que você me deixou,
Não passa nem um dia,
Sem que também de minha alma ferida exale
A queixa do meu triste amor!
- ↑ Canção de ninar
Aproxime-se de mim,
Aproxime-se ainda mais;
Meu amor está te chamando:
Criança, eu te adoro!
Lá fora sopra um vento gelado
Que, desde seu último adorno,
Tira toda a natureza,
No limiar de um inverno muito precipitado.
Aproxime-se de mim...
O mundo luta muito
Despeje os chocalhos de sua loucura,
Sob o peso dos anos o homem se dobra
Antes de pensar em felicidade.
Aproxime-se de mim...
- ↑ O Compromisso
Minha linda amiga está morta,
E aqui estamos nós usando
No chão, esta manhã,
Com sapatos de cetim.
Ela dorme toda branca,
No vestido de domingo,
Em seu caixão aberto
Apesar do vento de inverno.
Cavar, coveiro, cavar
Para minha linda amante
Um túmulo muito profundo,
Com meu assento na parte de trás.
Antes do anoitecer
Não feche a sepultura;
Porque ela me disse
Para vir hoje à noite,
Para ir ao quarto dele:
Naquelas noites de dezembro,
Sozinho, na minha cama estreita,
Sem você, estou sempre com frio.
Mas, numa aurora cinzenta,
Seu irmão a surpreendeu
Nua e de joelhos.
Ele me disse: vamos lutar.
Que eu te mato. Ou
Eu vou matar o menino.
Sou eu que, me guardando,
A matei.
Sua dor era tão forte
Que ela morreu ontem.
Mas, como me disse,
Ela está me esperando na cama.
Na cama que você sabe fazer,
Coveiro, na terra.
E, nesta cama estreita,
Sozinha, ela seria muito fria.
Vou dormir ao lado dela,
Como um amante fiel,
A noite toda
Que nunca acaba.
- ↑ Venha! meu amado!
Os belos dias finalmente renascerão,
Aqui está, abril perfumado!
Um arrepio de amor me penetra,
Venha! meu amado!
Eles fugiram, as longas noites sombrias,
Já o jardim perfumado
Preenchimentos com pássaros e rosas:
Venha! meu amado!
Sol, de sua embriaguez ardente,
Senti meu coração pegar fogo,
Quanto mais inebriante é a sua carícia,
Venha! meu amado!
Tudo está em silêncio, milhões de estrelas
O céu profundo é pontilhado,
Quando a noite passa sobre nós:
Venha! meu amado!
- ↑ Invocação
I
A aurora se ilumina;
Vazamentos de sombra espessa;
O sonho e a névoa
Vá para onde a noite vai;
Pálpebras e rosas
Aberto meio fechado;
Do despertar das coisas
Você pode ouvir o barulho.
Tudo canta e sussurra,
Tudo fala ao mesmo tempo,
Fumaça e vegetação,
Ninhos e telhados;
O vento fala aos carvalhos,
A água fala com as fontes;
Toda respiração
Torne-se vozes!
Tudo recupera sua alma,
A criança seu aceno de cabeça,
A lareira é sua chama,
O alaúde seu arco;
Loucura ou insanidade,
No mundo enorme,
Todo mundo começa de novo
O que ele desenhou.
Se pensamos ou amamos,
Constantemente inquieto,
Em direção a um objetivo supremo,
Tudo voa para longe;
O esquife está procurando uma toupeira,
A abelha um velho salgueiro,
A bússola um pólo,
Eu a verdade.
II
Verdade profunda!
Granito comprovado
Isso no fundo de cada onda
Minha âncora encontrada!
Deste mundo sombrio,
Onde passar na sombra
Sonhos sem número,
Teto e pavimento!
Verdade, lindo rio
Não deixe nada secar!
Fonte onde tudo flui,
Caule onde tudo floresce!
Lâmpada que Deus coloca
Quase qualquer causa!
Clareza como a coisa
Enviar à mente!
Árvore com casca áspera,
Carvalho de frente larga,
Do que de acordo com sua força
O homem se dobra ou quebra,
De onde a sombra flui,
Onde todos se inclinam,
Um em um galho,
O outro no porta-malas!
Montanha de onde tudo flui!
Abismo onde tudo vai!
Brilho sublime
O que Jeová faz!
Raio que blasfemamos!
Olho calmo supremo
Que na testa do próprio Deus
O homem um dia morreu!
III
Ó terra! oh maravilha
Cujo esplendor alegre
Enche nossos ouvidos,
Deslumbrou nossos olhos!
Bordas onde a onda morre,
Madeira podada por um sopro,
Do horizonte vago
Dobras misteriosas!
Azure de que véus
Água do abismo amargo,
Quando, deixar minha vela
Fuja com o ar,
Apoiando-se na lâmina,
Eu escuto com a alma
Este epitálamo
Deixe o mar cantar!
Azure não menos concurso
Do céu sorridente
Quando, tentando ouvir
O que o espírito diz,
Eu procuro, ó natureza,
A palavra sombria
Deixe o vento sussurrar,
Deixe a estrela escrever!
Pura criação!
Para ser universal!
Oceano, cinto
De tudo sob o céu!
Estrelas que dão à luz
A respiração do mestre,
Flores onde Deus pode estar
Junte um pouco de mel!
Ó campos, ó folhagem!
Mundo fraterno
Torre sineira das aldeias
Humilde e solene!
Monte que carrega a área!
Amanhecer fresco e claro,
Sorriso fugaz
Da estrela eterna!
Você é apenas um livro,
Sem fim ou meio,
Onde todos vivem
Tente ler um pouco!
Frase tão profunda
Que em vão soamos!
O olho vê um mundo lá,
A alma encontra um Deus lá!
Lindo livro que completa
Corações nus,
Onde os pensadores sonham
Sentidos desconhecidos,
Onde aqueles a quem Deus cobra
Com uma testa larga e larga
Escreva na margem:
Chegamos!
Livro sagrado onde velejar
Quem flutua em todos os lugares,
livro sagrado onde a estrela
Que brilha nos olhos,
Não rastreie, oh mistério!
Que nome solitário,
Apenas um nome na terra,
Que nome nos céus!
Livro saudável
Onde o coração se enche!
Onde todos os sábios austeros
Trabalhe e desapareça!
Cujo sentido rebelde
Às vezes acontece!
Feitiços de Pitágoras
E Moisés está lendo!
- ↑ O Amor Cativo
Bonito, para amar eu amarrei as asas;
Ele não vai mais poder decolar
Nem nunca deixe nossos dois corações fiéis.
Com um nó suave e fino de seus cabelos dourados,
Fofo, para amar eu amarrei as asas!
Querido, de amor tão caprichoso
No entanto, domei o desejo inconstante:
Ele segue qualquer lei que seus olhos ditam,
E eu finalmente coloquei o amor em cativeiro,
Ó querida! Amor, tão caprichoso!
Minha querida, ao amor eu amarrei as asas.
Por favor, deixe seus lábios em chamas
Às vezes toque seus lábios rebeldes,
À este doce sorriso cativo um pouco;
Minha querida, ao amor amarrei as asas!
- ↑ Minha primeira carta
Infelizmente!
Com que rapidez nos esquecemos...
Isso me impressionou ontem, encontrando
Uma pequena carta escrita
Quando eu era apenas uma garotinha.
Eu li até a assinatura
Sem tirar a menor concussão,
Sem reconhecer a mão
Sem ver que eu a tinha escrito.
Em não tentei reler,
Só lembrar,
Quebrar meu cérebro...
Pude pensar e escrever pensamentos,
Pois a lembrança deles havia morrido!
Ó pobre e ingênua carta,
Escrita tão assim...
Mas, talvez tenha sido meu primeiro,
Um evento importante!
Anos atrás,
Eu mostrei triunfantemente
À minha mãe encantada.
Pode ser um esquece
A carta que escreveu quando criança!
E então você se apaixona e você escreve...
E então um dia,
Um dia você vai esquecer isso também,
Sua primeira carta de amor!
- ↑ Não é culpa de nós dois
Não é culpa de nós dois
Se nos amamos assim:
Um dia o deus dos amantes
Do nosso coração forçou a porta.
Mas nós fazemos o nosso melhor,
Você e eu, para tirar o intruso;
Não é culpa de nós dois
Se nos amamos assim.
Contra um hospedeiro tão perigoso
Ninguém ousou nos dar uma mão;
A razão estava surda aos nossos desejos,
A própria amizade se fez de morta...
Não é culpa de nós dois.
- ↑ Se eu fosse um jardineiro
Se eu fosse o jardineiro dos céus
Escolheria suas estrelas!
Que joias encantariam seus olhos
Se eu fosse o jardineiro dos céus!
Na noite pálida sob seus véus
Seu brilho seria radiante.
Se eu fosse o jardineiro dos céus,
Escolheria estrelas para você!
Se eu fosse um jardineiro amoroso
Pegaria seus abraços,
Celebraria você o dia todo
Se eu fosse um jardineiro do amor!
Em sua ternura sem precedentes
Meus buquês iriam cortejá-la.
Se eu fosse um jardineiro amoroso
Receberia você seus abraços!
Mas meu jardim é só canções,
E você mesmo pode escolher,
Deus pelos ninhos fez os arbustos
E meu jardim é só músicas.
Venha aqui sonhar se seu coração me ama
E meu coração vai tremer.
Mas meu jardim é só canções,
E você mesma pode escolher.
- ↑ O Natal dos Pássaros
Pequeno Jesus, senhor do céu,
Do que anjos cantando Natal
Observe sob sua brancura alada,
Vamos, vamos para os passarinhos
Que estremecem à beira de águas geladas
Boas pessoas que a caminho
Passe, rosário na mão,
Cuja alma tem asas por asas,
Ore, ore pelos passarinhos
Cuja neve encharcou os ossos Tão frágeis.
Sinos com um som doce,
Quem para a missa da meia-noite
No fundo do ar tilintar ágil,
Anel, anel para os passarinhos
Os ninhos são irmãos dos berços frágeis.
Lindos anjos, nossos irmãos alados,
Você a quem Deus na terra envia,
Traga, traga passarinhos
Tremendo entre a alegria dos juncos.
- ↑ Rosemonde
Por que demoras tanto para chegar
Quando estou esperando por isso,
Será que ele teme, ai! Meu olhar terno
E meu primeiro suspiro!
Deus que nos abençoe,
Pena, pena do meu mártir!
Esquecendo o trabalho do dia,
Na aldeia dormimos,
Quando estou sozinha aqui eu vejo
Movida pelo amor!
Devemos esperar pelo seu retorno
Nesta triste morada!
Ah! lágrimas cobrem meus olhos, ele é infiel a mim!
Pode ser infelizmente outra linda
Ouvir a confissão dele?
Ah! se o de cima gostar mais,
Eu quero subir ao céu!
- ↑ Serenata Sevelliana
Pelas margens do Guadalquivir
Vaguei um dia com a alma desnorteada
Resolvi morrer
Quando você me apareceu
Nas margens do Guadalquivir!
Nas margens do Guadalquivir!
A paz foi restituída ao meu coração
Assim deixei de sofrer
Desde o momento em que te bebi
Nas margens do Guadalquivir!
Regresso ao Guadalquivir
Depois de te conhecer
Se devo fugir de ti para sempre
Nas suas ondas vêem-se os meus restos
Regresso ao Guadalquivir!
- ↑ Canção Groenlandesa
O céu está preto
E o sol vai se arrastando
À pena.
Desespero
Minha pobre alma incerta
Está cheia.
A criança loira ri das minhas músicas ternas, mas
Seu coração caminha o inverno com pingentes de gelo.
Tristeza extrema
Despeje seu amor!
Noite, dia,
Minha voz repete eu te amo, eu te amo, eu te amo!
Anjo dos sonhos,
Seu amor, que dá vida,
Me intoxica
E eu enfrentei
Espero te ver, espero te seguir
O dar.
Ola! Sob meus beijos e seu doce calor
Não consegui dissipar as neves do seu coração.
Mágoa extrema... etc
Ah! Que amanhã
Para sua alma se adaptar
Minha,
E essa minha mão
Com carinho,
Sua.
O sol vai brilhar lá no nosso céu
E o amor do seu coração forçará o degelo.
Mágoa extrema... etc
- ↑ Sombreiro
Que ela era travessa e paqueradora,
A garota
Velho Pedro!
Ela colocou na orelha
Tão corada
Um sombreiro.
Ela tinha um olhar um pouco atrevido
De Diana
Correndo o cervo;
O olho indomável de um cavalo
Que corre
No deserto.
Em torno de sua cintura apertada
E arqueada
Seu espartilho preto
Brilhou como uma couraça,
Gelo claro,
Espelho vivo.
Ela tomou seu tom feroz
E de sua boca,
Cor-de-rosa,
Soou uma breve fanfarra,
E, estranho,
Franzir o cenho.
Ela estava batendo contra a laje
Sua sandália,
Febril.
Ela esperou impaciente,
Desafiante,
Seu jovem amante.
Ele não virá, ela pensou, O infiel,
É tarde demais!
Ela segurava em sua mão branca,
Através da alça,
Sua adaga fina.
Que ela estava preocupada, preocupada,
A garota
Velho Pedro.
Ela colocou na orelha
Tão corada
Um sombreiro.
- ↑ Mignonne
Mignonn', vamos ver se a rosa
Que esta manhã se abriu
Seu vestido roxo ao sol,
Um ponto perdido, esta véspera,
As dobras de seu vestido roxo,
E a tez dela é a mesma que a sua.
Infelizmente, visto como em um espaço curto,
Fofo, ela tem o lugar,
Ai, ai, suas belezas deixadas para trás!
Ó natureza verdadeiramente madrasta,
Como essa flor não dura,
Somente de manhã até a noite!
Então, se você acredita em mim, fofura:
Enquanto sua idade floresce
Em sua novidade mais verde,
Escolheu, escolheu sua juventude,
Como esta flor, velhice
Vai manchar sua beleza.
- ↑ Verão
Ah! cante, cante,
Toutinegra Louca,
Cotovia alegre,
Feliz passarinho, cante, ame!
Perfume de rosas,
Recém-nascidos,
Faça nossas matas, nossas matas mais balsâmicas!
Ah! cante, amor!
Sol Dourado
Sicômoros
Cheio de todos os ensaios barulhentos,
Derrame alegria,
Deixe tudo afogar
Em seus raios resplandecentes.
Ah! cante, ame...
Respiração, que passa
Nos espaços
Semeando esperança para um dia de verão.
Que sua respiração
Dê à planície
Mais brilho e mais beleza.
Ah! cante, cante!
No prado
Calmo e florido,
Você ouve essas palavras doces.
Alma encantada,
A esposa amada
Abençoe o céu perto do noivo!
Ah! cantar, amar, ...
- ↑ Ballade à la lune
[Foi], na noite escura,
No campanário amarelado,
A lua
Como um ponto em um i.
Lua, que espírito sombrio
Anda na ponta de um fio,
Nas sombras,
Sua face e seu perfil?
Você é o olho do céu caolho?
Barata igual a Querubim
De olho em nós
Sob sua máscara branca?
Você não passa de uma bola,
De um ceifador gordo
Que rola
Sem patas ou sutiãs?
Você é, eu suspeito,
O velho disco de ferro
Quem dá
Tempo pr'os condenados no inferno?
Na sua frente de viagem.
Hoje à noite eles contaram
Quantos anos ainda tem
Para a eternidade?
É um verme que rói você
Quando seu disco enegrece
Se alonga
Num crescente retrátil?
O que atirou em você,
A outra noite? Você era o
Machado afiado
De alguma árvore?
Você veio, pálida e triste
Cole nos meus azulejos
Seu chifre
Pelas barras.
Vá, lua moribunda,
O belo corpo de Febe,
Uma loira
Que no mar caiu.
Você é apenas um rosto
Já, todo enrugado,
Se apaga
Seu frontal sem o mesmo.
Devolva-nos a caçadora,
[Branca], em sua virginês,
Que caça
Algum veado matinal!
Oh! sob o plátano verde
Sob as taxas de costureira,
Diana,
E seus grandes galgos!
O negrinho, duvidoso,
Sobe em uma pedra,
Ouve,
Ouve a abordagem.
E, seguindo suas curas,
Através dos vales, através do trigo,
Dos prados,
Por onde sus cães se foram.
Oh! à noite, na brisa,
Febe, irmã de Apolo,
Surpresa
Na sombra, um pé na água!
Febe que, ao anoitecer,
Aos lábios de um pastor
Surge,
Como um pássaro leve.
Lua, em nossa memória,
Dos seus lindos amores
A história
Sempre vai te embelezar.
E sempre rejuvenescida,
Você vai passar
[Abençoada],
Lua cheia ou crescente.
O velho pastor vai te amar,
Sozinha, viva no seu
Alabastro
Seus mastins vão latir.
Vai te amar um piloto
Em seu grande edifício,
Que flutua,
Sob o firmamento brilhante!
E a garota ágil
Que passa no mato,
Pé rápido,
Cantando sua música.
Como um urso acorrentado,
Sempre sob seus olhos azuis
Treina
O oceano montanhoso.
E se está ventando ou nevando
Eu mesmo, todas as noites,
O que fazes,
Vem aqui sentar?
Venho ver o entardecer,
No campanário amarelado,
A lua
Como um ponto em um i.
- ↑ Villanelle
O excelente trigo voltou,
Festa nos campos, festa na aldeia.
Cada garotinha, no corpete,
Veste uma centáurea azul,
Festa no campo, festa na aldeia!
Os jovens vão dançar
Esta noite na entrada principal:
E sob a noite estrelada,
Quantas mãos vão se procurar
Esta noite na entrada principal!
Hoje à noite, dance até o amanhecer,
Ao som alegre de suas mochilas!
Meninos e meninas,
Cantem suas canções de amor,
Ao som alegre de suas mochilas!
Sem constrangimento e sem remorso
Intoxicar-se com a juventude:
A tristeza é para os mortos,
Alegria para os vivos,
Dance até o amanhecer,
Festa nos campos, festa na aldeia,
- ↑ Crepúsculo
Venha! a terra mal acordou
Exala um cheiro doce,
E no pico ensolarado
O pássaro gorjeia ansiosamente.
O murmúrio do riacho mais doce
Intoxica o vale deserto.
Nada ainda de sua onda pura
Perturbou a paz.
Nos primeiros reflexos da aurora,
Tudo é animado, tudo é colorido,
Tudo é jovem, sorridente e bonito,
Na planície e na encosta.
Venha! veremos nascer as rosas,
Que zéfiro corteja;
Teremos o dom das coisas
Na sua frescura e no seu amor.
- ↑ Semelhança
Eu tive um pai muito gentil, ele dorme debaixo de uma pedra;
Eu tive um filho muito bom, ele dorme naquela cama;
" Meu filho! sussurrou em sua última hora,
" Pai! o outro gaguejou assim que falou.
Minha alma pensando nisso é feliz e triste;
Quando ele ainda estava dormindo nesta cama querida,
Meu querido pai juntou as mãos no peito;
Meu filho querido, dormindo, junta-se a ele assim.
Meu filho nunca viu meu pai neste mundo,
Ele desceu dos céus enquanto o outro voltou para lá;
Mas suas almas devem ter se visto por um segundo
Em uma suave nuvem rosa pairando;
E neste encontro — oh natureza, oh mistério!
Assim, quando vejo meu filho, penso em meu pai.
E que eu choro e sorrio enquanto sonho.
- ↑ Ronda de amor
Ah! se o amor criasse raízes,
Eu plantaria alguns no meu jardim
Para que meu pequeno vizinho,
Respirando a flor assassina,
Sentiu seu coração bater de repente.
Ah! se o amor criasse raízes,
Eu plantaria algumas no meu jardim.
Eu os plantaria ao longo das estradas,
Eu colocaria alguns por todos e por todos,
Vou colocar o suficiente para todos,
E ficarei atento,
Esperando alguém passar.
Ah! Eu os plantaria ao longo das estradas,
Eu colocaria o suficiente para cada um.
Os meninos colhiam a planta,
As meninas sorririam melhor;
Com doçura ardente,
Eles se beijavam nos olhos.
- ↑ Viaticum
Se você quer cantar,
você tem que acreditar primeiro!
acredite em Deus que criou o mundo
e a harmonia de um de seus raios
ligue seu gênio
e se revele a ele
no mais humilde acordo,
se você quer cantar,
acredite primeiro,
se você quer lutar,
você tem que acreditar primeiro,
o lutador deve afirmar a justiça,
é necessário para o dever que ele se oferece em sacrifício
e que seja o mais puro
se ele não for o mais forte,
se você quer lutar,
acredite primeiro,
se você quer amar,
você tem que acreditar primeiro,
pois a terra e o céu igualmente são abençoados
acredite no juramento sagrado
que sobrevive à morte.
Se você quer amar
você tem que acreditar primeiro.
- ↑ Tenha esperança
Não diga que a esperança fugiu para sempre de você,
Nem que, esse amor morto, o amor não possa renascer.
Nada deve ir embora, nada deve desaparecer,
Amanhã vêja o retorno do que aconteceu hoje.
Por uma hora de vazio, angústia e tédio,
Você pode amaldiçoar o destino covarde e traiçoeiro em paz;
Desesperado por um dia, talvez você possa chorar:
A aurora da felicidade surgirá na sua noite!
Ela cresce, a aurora ardente e luminosa!
Você que negou o amor, voltará a amar!
A aurora virá, a aurora se levantará!
E, sempre cumprimentando cada felicidade que passa,
Você sempre sentirá, sob seu peito cansado,
Alguma ternura bate e alguma esperança canta.
- ↑ Bandolim
Na varanda da Mona Flor
Eu cantei com meu bandolim.
Mona Flor, eu quero muito ouro
No seu lenço de musselina.
Eu cantei para a Duquesa
De barco ao ritmo da onda,
Em meu braço sua mão repousava;
No meu dedo uso dela o anel.
Eu cantei para a princesa,
Ao amanhecer com tentilhões e melros;
No meu lábio ela me beijou:
Em volta do meu pescoço tenho o colar de pérolas dela.
Aos pés do trono, todos trêmulos,
Eu cantei. Minha voz tem encantos;
A rainha em minha testa ardente
Derramou duas grandes lágrimas.
Na capela do convento
Quando o grande órgão vibra
Cantei com o coração fervoroso,
Eu vi de Madona o sorriso.
Eu era o rei dos rouxinóis.
Com um pé animado e uma bela voz,
Dancei passos espanhóis,
Cantando melodias italianas.
Mas infelizmente!
Manola que todo mundo acha feia,
Num golpe de vento, eu fiquei enlouquecido
Na Corrida de Toledo.
Ó señoras, para quem eu já
Não me gabo de meu cantar.
Você, Madona, não deboches mais
Quando em sua igreja eu entrar!
Anel, ouro, e pérolas perdi
Na aposta onde a loucura me leva,
E em minha testa ardente
Suas lágrimas verteram, ó doce rainha!
Eu a amo! Eu a amo! Eu a amo e apesar de seus defeitos,
Quando ela ordena eu me curvo:
Disse-me qu'eu cantava desafinado,
Quando quebrei meu bandolim.
- ↑ 'Flôr da manhã
Se você pudesse vir com a manhã fresca,
[Por] prados nublados e nas flores pacíficas,
Ó tu que eu persigo com beijos invisíveis,
Posso fugir ou soluçar!
Se você pudesse vir com a manhã fresca,
Eu sentiria, vendo o céu úmido e pálido,
[Que meu coração perdeu] sua modéstia virginal:
Esses braços [já estendidos], eu os fecharia.
Se você pudesse vir com a manhã fresca,
Dando-me seu beijo puro como a água do batismo,
Eu gostaria muito de você para [te dizer]: "Eu te amo",
E é nos olhos mortos que você me beijaria,
Amor da minha juventude, ó flor da fresca manhã!
- ↑ Canção triste
Nos mares profundos a pérola de âmbar nasceu,
Ao pé dos pinheiros verdes, florescendo violeta,
No ar azul da manhã, gota de orvalho,
Eu, no seu coração!
Em um colar real a pérola redonda está morta,
Em um vaso elegante, florescendo violeta,
No beijo do sol a gota está morta,
Eu, no seu coração!
Aqui abaixo as coisas requintadas,
E que muitas vezes não falam,
Estão realmente mortas quando estão quebradas;
Por favor, não as quebre!
Por essas coisas frágeis e delicadas,
Asas de borboleta delgadas,
Penas de pássaros, galhos de rosas,
Desaparecem no sulco.
Meu pobre sonho de felicidade
Está bem morto, como a rosa,
O dia escuro em que tenho, em meu coração,
Senti que estávamos quebrando alguma coisa!
- ↑ Palavras de amor
Quando eu digo palavras cansadas para você,
É a dor deles que faz seus encantos!
Eles gaguejam, e isso é o suficiente,
As palavras têm lágrimas.
Quando eu digo palavras de fogo para você,
Eles queimam meu coração e meus lábios,
Seu ser inflama com eles,
As palavras têm febre.
Mas sejam quais forem, as palavras divinas,
As únicas palavras ouvidas pelas mulheres,
Em seus suspiros ou soluços,
As palavras têm alma.
- ↑ No país azul
Foi ali, no campo claro, todo banhado em ouro,
No infinito delicioso eu ainda vagava,
De repente, vi minha noiva na minha frente,
Minha noiva, um ser doce, doce na voz e no pensamento.
Foi lá, no país claro, no país azul,
De joelhos, contemplando-a, fiz a confissão,
De joelhos, confessei,
Foi lá no país claro, no país azul.
Foi lá no país claro, no país azul,
Ao nos adorarmos, nos sentimos próximos de Deus.
As flores nasceram para embalsamar nossa passagem,
os lírios brancos não morreram em seu corpete
Ouvimos nas profundezas da floresta gemendo a buzina
Foi lá no campo claro todo banhado em ouro.
Foi lá, na terra azul da minha manhã,
Para o país azul cujo nome distante eu perdi,
A alma estava alegre, e a beleza fluía dos lábios,
A alma era alegre, nem de esperanças,
sem traições, sem febres fortes.
Estava lá, juventude em flor da minha juventude.
Este tempo sonhado, o que fazer para que renasça!
A alma do mundo ainda estava rindo naquele momento
Foi lá no campo claro todo banhado em ouro.
- ↑ Amargura
Meu pobre coração que o tédio morde.
O romance Creaks seu último
E chorar, em lágrimas de loucura,
Nosso amor morto!
Achei que estava chegando ao porto
E, tremendo sob sua carícia,
Viva em êxtase sem parar,
Até a morte!
Agora você está partindo, e meu destino
Mudará seu curso efêmero;
Derrame-me conservadores minha quimera,
Venha a morte!
Ó Mulher que foi a primeira
A amante amorosa e abençoada,
Olhe para o seu trabalho finalizado,
Meu coração está morto!
- ↑ Canção do louco
No sol poente,
Você que procura
Riqueza,
Cuidado com a queda;
A terra, a noite,
É marrom.
O oceano ruge
Coberturas de vapor
A duna.
Veja, no horizonte,
Sem casa
Nenhuma!
Muitos ladrões estão seguindo você,
A questão é que, à noite,
É comum.
As damas da floresta
Às vezes nos mantém
Com raiva.
Elas vão vagar:
Medo de conhecer alguém
Alguém.
Os elfos do ar
Vão dançar na luz
Na lua.
- ↑ Antigamente
Ela é velha, ela está enrugada,
Filho considerou não ter mais fogo.
Em sua cabeça nua,
Flutuam alguns cabelos brancos.
Alto, ao todo, um côvado,
Ele vai dobrado ao meio.
Em seu vestido antiquado
Seus braços ossudos tremem.
E eu, vendo-a tão deitada,
Corpo quebrado, pescoço duro,
Sem movimentos e sem voz,
Digo a mim mesmo: O quê? Aqui está
Quem era, ao que parece, tão bonita
E tão querida outra vez!
- ↑ Aconteceu em abril
Foi em abril em um domingo
Eu estava feliz.
Você tinha um vestido branco e dois belos
Ramos de pervinca.
Sim, de pervinca;
Em seus fios de cabelos
Estávamos sentados no musgo.
Sim, na espuma;
E sem falar nós olhamos para a grama,
A grama crescendo, e a folha verde,
E a sombra suave, sim, a sombra suave,
E a água fluindo.
Um pássaro cantava em um galho,
Sim, no galho.
Aí ele parou, eu peguei na sua mão
Sua mão branca,
Foi em abril em um domingo,
Sim, num domingo, você lembra?
- ↑ No Firmamento
Suba ao céu, ó meus pensamentos,
Nesta noite clara de amor!
Eu acariciei você por um longo tempo;
Deus te receba sem retribuição!
Despeje suas êxtases virginais
Este mundo não é puro o suficiente;
Ganhe a brancura sideral,
Nas profundezas do azul imutável!
Fuja dos homens e de suas causas,
Oh você eles não entendem!
Do meu desdém por todas as escolhas,
Deixe-me sofrer aqui embaixo.
E agora, na noite clara,
Olhando teimosamente,
Vou tentar esquecer a terra
Procurando por você no céu.
- ↑ O órgão
Sob um rei da Alemanha, antigo,
Gottlieb, o músico, está morto.
Nós acertamos sob as tábuas.
Ho! hoo! uau!
O vento sopra pelos galhos.
Ele morreu por amar
A pequena Rosa-de-Mai.
As meninas não são honestas.
Ho! hoo! uau!
O vento sopra pelos galhos.
Ela se casou, um dia,
Com outro, sem amor.
"Passe a ferro os vestidos brancos!"
Ho! hoo! uau!
O vento sopra pelos galhos.
Quando à igreja eles vieram,
Gottlieb no órgão não estava mais,
Como outros domingos.
Ho! hoo! uau!
O vento sopra pelos galhos.
Porque desde então, à meia-noite negra,
Na floresta você pode ver
Na época das pervincas.
Ho! hoo! uau!
O vento sopra pelos galhos.
Seu órgão tem pinos para tubos.
Assusta pássaros pequenos.
Mortes de amor têm sua vingança.
Ho! hoo! uau!
O vento sopra pelos galhos.
- ↑ Aleluia
Eu duvidei do seu amor
E da minha própria constância,
Mas agora com o retorno
Feliz primavera, eu te amo!
A primavera que ri em meu coração
Como um sol em água pura,
Devolveu meu passado vitorioso
E sua embriaguez com a natureza.
Eu te amo, criança, me ame;
É a primavera que nos convida!
Você não sente essa fé
Quem volta para nós, nos dá a vida!
Aleluia para os belos dias
Primavera e alegria!
Fofa, mantendo seus amores,
Você manterá sua juventude!
- ↑ A Caixa
Seus olhos maliciosos
Tem a cor de esmeralda.
Seus puros e deliciosos reflexos
Iluminam o clima mais sombrio.
Em suas redes caprichosas
Saquearam meu coração...
Seus olhos maliciosos
Tem a cor de esmeralda.
Seus lábios de cetim
São um ninho de carícias quentes,
Uma fruta saborosa que tinge
Raios de ternura.
E seu beijo, como um duende,
Derrama uma intoxicação inefável...
Seus lábios de cetim
São um ninho de carícias quentes.
Sua alma é uma jóia,
O diamante da minha coroa;
É o brinquedo mais delicado
Do meu amor que ela embeleza;
É o perfume que me deixa louco,
O doce encanto que me envolve...
Sua alma é uma jóia,
O diamante na minha coroa!
- ↑ Infinito
Perseguido pelo mesmo sonho,
Cansado da vida e do barulho,
Estávamos indo para a praia,
Entre as línguas da noite.
Coração perturbado, mãos ardentes,
Estávamos ouvindo aquelas choras amargas
E as ondas pesadas e lentas
O infinito dos mares nos disse.
A brisa chorava nos galhos;
Respeitamos, silenciamos,
E, lá em cima, a estrela se ramifica
Foi-nos dito o infinito dos céus.
E seus olhos, cheios de sombras suaves
Iluminado pelo amor vitorioso,
Grandes olhos quentes e escuros
Disse-me o infinito do coração.
E tudo, as ondas na demência,
As estrelas no céu azul
O imenso mar, o imenso amor,
Foi-nos dito o infinito de Deus.
- ↑ Bom humor
Estávamos andando na chuva leve;
O céu estava da cor da fuligem,
O vento soprava;
A madeira parecia tocar o nu
E sua carcaça magra e nua
Estava tremendo de frio.
Enfrentando a tempestade alegremente,
Acelerando o passo, abaixando a cabeça,
Ninon estava cantando;
E às vezes, no caminho,
Um pássaro, em sua linguagem clara,
Respondeu a ele.
O ar pungente animava sua bochecha;
Enquanto espirrando na lama
Ela sorri.
Apesar do inverno sombrio,
Nós mantemos uma rosa em nossos corações
Isso floresce novamente.
- ↑ Refrain de Novembre
la Lola,
Aí vem o friozinho!
Novembro aparece sob o horizonte cinza.
As flores, os perfumes,
Ninhos, vegetação,
Pelo vento do norte foram murchas!
Lola Lola,
Esse ar eu aprendi
Em um dia de baço, que vida dura,
Lola Lola,
A obsessão dura
E, do mesmo tédio, todo o meu ser é tomado.
Lola Lola,
Este ar monótono
Combina com os acordes menores do outono.
Dificilmente se meu ouvido percebe,
Lola Lola,
Essa música que a toca,
Meu espírito bate as asas dentro de si,
E meu coração adormece e minha alma chora!
- ↑ Exílio
Sem você eu choro,
Porque tudo está me enganando
No futuro!
De uma memória
Pronto para vir
A sombra me toca...
Muito curta é a hora
Abençoe você!
E, tanto eu te amo
Que estou pálida
E que eu morra disso!
Oh! Rancores,
Dentro de nossos corações,
Que o exílio semeia;
Oh! dia supremo
Da nossa felicidade!
Sozinho, eu prolongo
O que me atormenta;
Eu provei,
Na beleza
Noite de verão
Onde me mergulho...
Oh! O verdadeiro sonho
Eternidade
Doçura reconfortante!
Ali, linda,
Ela adormece...
E, sem esforço,
Triste, mas forte
Em turbulência,
Lombo do amante,
Aguardo a morte!
- ↑ Retrato
Seu nome é doce como mel para mim,
Ela é loura como uma fada,
Seus olhos são feitos de um canto do céu;
Eu a vi ou estou sonhando?
Ela é como um lírio frágil e doce,
Ela é melancólica
E graciosa; você sabe
Aquela por quem eu sou louco?
Sua voz é néctar,
Irreal e profundo,
E eu bebo todo o sofrimento
Nesta voz de sereia de cabelos louros.
Seu olhar muitas vezes roça levemente sobre mim,
No entanto, ela não me conhece,
Ela passa e meu coração ardente
Voa atrás dela e eu a adoro.
- ↑ Menuet
Em seu vestido bem rodado
Eu ainda te vejo tão bonita
Que eu fiquei louco
Quando você se virou para mim,
Sua reverência correspondida.
Com seu cabelo de ouro em pó
E sua graça lânguida
Você me lembrou, encantador,
As marquises com pinturas frescas
Feitas pela fina mão de Greuze.
Quando o doce minueto termina,
Na última figura,
Eu não menti, eu juro para você,
Ao me jogar de joelhos,
Você já tinha certeza disso.
- ↑ Parta!
Na estrada onde o enfraquecido canta
No eco sua querida voz,
Eu carrego a melancolia
Despedidas ditas na beira do bosque;
Despedidas onde nossas mãos entrelaçadas
Trocadas, longe de qualquer conta,
Ternura desesperada
Isso em nossos corações.
Sob o olho claro das colinas azuis
Não a aurora prateou os picos,
Minha tristeza sozinha conta as léguas
Que agora nos separam.
Meu coração está partido até o momento
O que deve trazer de volta a minha empolgação.
A metade perto de você permanece;
A outra metade chora por você dentro de mim!
- ↑ Não é?
A vida não é triste
E que os destinos são perversos?
E, além da doçura das músicas,
Além de nossos belos sonhos como artista,
Nada de bom existe aqui embaixo?
Não é tudo apenas um chamariz
Às esperanças que nos encantaram,
Limiares dourados de paraísos fechados,
Amores furtivos levados pela hora
E nós choramos para sempre?
Se a doçura nos for dada
Para seguir o mesmo caminho
Conjunto, de mãos dadas,
E a alma para a alma abandonada,
Não vamos culpar o destino!
- ↑ A lua preguiçosa
Em um raio de crepúsculo
A libélula adormece;
O rouxinol adormecendo
No galho de um carvalho amigável,
A grama está cheia de vaga-lumes,
O céu de estrelas loucas,
E ainda a lua que lá brilha
Deixa suas sombras para a noite.
Suavemente, Lua, sérias reservas
Sob nuvens cor de rosa...
Oh! a preguiça, por que
Brincar com minha terna emoção?
Sempre velado na hora doce
Onde, deslizando na espuma,
As cigarras cantam menos alto,
Você ainda não apareceu!
Levante-se! brilhante e serena,
Venha iluminar a planície!
Lua prateada, lua de frente branca,
Ilumine meu braço tremendo!
Escove com sua luz pura
O ouro do meu cabelo:
Porque logo vai passar
Na estrada meu noivo!
- ↑ Um suspiro passou!
Um suspiro passou pelo meu sonho
É um pensamento dela que vem,
Além dos mares e da costa,
Até que meu coração se lembre?
Um suspiro passou pela minha boca...
É um beijo dela que vaza,
No vento alegre que a toca,
Para minha alma na noite?
Um suspiro passou sobre minha dor...
Minha dor é menos intensa;
E, no entanto, talvez mal
Ela ainda sabe quem eu sou!
Um suspiro passou pelo meu sonho...
É um pensamento dela que vem,
Além dos mares e da costa,
Até que meu coração se lembre?
Para minha alma na noite?
- ↑ Canção da neve
Ó neve, neve branca
Que faz o horizonte cinza,
Por que vou sorrir para você?
Por que eu iria sorrir p'ra você?
Se você não sorrir para mim?
Nossas ilusões desesperadas
Caem como borboletas
E rodopiam sob as nuvens,
Na hora que acordamos.
Elas dançam como loucas
À menor nota de vento,
E descem, tristes e suaves,
Derretendo, lamentavelmente derretendo.
Ó neve, neve branca
Que faz o horizonte cinza,
Por que vou sorrir para você?
Por que eu iria sorrir p'ra você
Se você não sorrir para mim?
- ↑ Canção ingênua
Essa pequena canção ingênua
Que ela costumava cantar
Permanece na minha memória;
E a cantarolo em voz baixa.
Essa pequena canção terna
Que nós dois amamos
Traz de volta para mim, quando a ouço,
Nossos lindos sonhos descuidados.
Essa pequena canção frágil
Sua voz não vai cantar novamente;
Eu não cuidei disso; nossas alegrias,
E essas alegrias passaram!
Essa doce canção
Que muitas vezes me fez chorar
É murmurado por todos: os musgos,
A água, as árvores, o vento.
Essa musiquinha séria chora
No fundo da noite irrestrita
E eu sofro de uma doença sutil,
Sutil como o perfume de liláses
Essa pequena canção treme,
Afasta-se pra morrer...
Porque não podemos estar juntos novamente,
Nem mesmo para salvá-la.
- ↑ Eu quero...
Eu gostaria de ser uma flor,
Rosa sob as folhas,
Lírio com palidez ardente,
P'ra você me pegar.
Eu gostaria de ser um pássaro,
Um rouxinol bonitinho,
Para que em uma rede sutil
Você venha me prender.
Eu gostaria de ser, você vê,
A sombra de sua sombra;
Mas meu coração está partido
Por causa de inúmeros males.
Caro, infelizmente! Eu não sou nada
Do que um transeunte que chora
E que pode estar muito bem
Morrendo a toda hora.
- ↑ Espera
Não sei com o que estou sonhando
Desde que você se foi.
Eu vou, triste e sozinho, sem trégua
E como quem foi para o exílio.
O sol segue a sombra
E a noite expulsa o dia:
Eu, sempre permaneço sombrio
Com imenso amor.
Às vezes, febril, escuto,
Acreditando ouvir seus passos,
Seus pequenos passos na estrada
Repentinamente tocando baixo.
E é a brisa que passa,
E é um pássaro voador,
Um galho que quebra
Ou meu pobre coração agitado.
Não sei com o que estou sonhando
Desde que você se foi.
Eu vou, triste e sozinho, sem trégua
E como quem foi para o exílio.
Por que você foi embora,
Você que conhece meu langor,
Você que conhece toda a minha vida,
Você, seu charme e doçura?
|